Aucun édifice ne change plus difficilement de vocation qu'une église. Et ce n'est pas une question de foi bien ancrée.

«Il est assez facile de trouver des usages pour le sous-sol, le presbytère, mais l'église elle-même, c'est un grand volume qu'il faut chauffer, aménager, entretenir», explique Christelle Proulx, chargée de projet chez la firme d'architecte Rayside Labossière, qui s'est fait une spécialité de la transformation d'église en édifice à vocation communautaire. «De nombreux projets ne sont pas développés en raison de la complexité d'une telle transformation et des coûts importants liés à l'occupation de tels bâtiments.»

Depuis une dizaine d'années, quelque 35 églises du diocèse de Montréal ont été cédées.

«Ce sont les gens de la paroisse qui décident quand ils ne peuvent plus tenir le flambeau, indique Louis-Philipe Desrosiers, responsable de la disposition des édifices excédentaires au diocèse de Montréal. Ce n'est pas le diocèse qui les ferme.»

Durant les premiers six à neuf mois, le diocèse tâchera de trouver un groupe chrétien intéressé à acquérir les lieux. Ce fut le destin de 22 églises.

Si cette quête est vaine, les six mois suivants seront consacrés à la recherche d'une vocation communautaire, «pour que les sous que les gens du quartier ont payés puissent rester au service du quartier», précise M. Desrosiers. Une douzaine d'églises ont été cédées à des organismes communautaires.

Si aucun acquéreur communautaire ne se présente, l'église sera offerte sur le marché. Cette issue n'est survenue que deux fois. L'église Saint-Jean-de-la-Croix a été transformée en condos. L'église Saint-Henri a été achetée par l'encanteur Iégor de Saint-Hyppolite. Il a fait du presbytère sa résidence personnelle et l'église sert de salle des encans.