Tours à bureau proposant des condos, hôtels offrant des espaces de bureaux, condos accompagnés de commerce. La mixité arrive à Montréal.

Baptisé «mixed-use», le phénomène existe aux États-Unis et à Toronto depuis plusieurs années. À Montréal, l'hôtel boutique Le Crystal, rue de la Montagne, une tour de 27 étages, a réservé 188 condos aux acheteurs désirant être chez eux tout en bénéficiant des services d'un hôtel. Rue Sherbrooke, le Ritz-Carleton a emboité le pas.

«Montréal n'est pas rendu aussi loin que d'autres villes nord-américaines, mais il s'agit d'une tendance très forte, reconnait Claude Gilbert, associé, groupe Transactions, PwC Montréal. Les villes veulent créer des environnements où les gens puissent vivre, travailler et s'amuser 24 heures par jour.» La Ville de Montréal a d'ailleurs augmenté la densité des constructions, les promoteurs peuvent dorénavant construire plus en hauteur. Des tours de 25, voire 30 étages vont pousser dans les prochaines années. «Il est plus facile pour les promoteurs d'aller en prévente avec ce type de projets, car cela permet de diminuer les risques financiers», ajoute Claude Gilbert.

Il ne se fait plus un seul projet au centre-ville de Montréal qui ne soit mixte, affirme Michel Rémy, rédacteur en chef du site Le Pied Carré, un portail relationnel du secteur immobilier. «Devimco développe District Griffin, avec le Groupe Cholette, note-t-il. Il comprendra une composante hôtelière avec le Groupe Germain.» Selon cet observateur, même si ce n'est pas inscrit dans le projet initial, il y aura toujours une composante commerciale dans les développements futurs à Montréal.

«Montréal vit actuellement un développement du centre-ville, à cause des congestions et de l'état des ponts, mais aussi grâce aux transformations des deux hôpitaux universitaires et à la croissance des universités, explique Claude Gilbert. Il faut donc prévoir des infrastructures pour que les gens puissent y vivre et y travailler.