Les services de gestion privée demeurent méconnus. André Desrosiers, lui, a trouvé une certaine paix d'esprit lorsqu'il les a découverts.

Entrepreneur depuis ses 19 ans, M. Desrosiers s'y connaît en gestion. L'homme de 64 ans a possédé 23 établissements différents, principalement dans le domaine de l'alimentation, tant le gros que le détail. Lorsqu'il a décidé de vendre pour se consacrer à d'autres activités, il s'est retrouvé avec d'importantes sommes à gérer.

« Gérer des produits et une entreprise, c'est très différent de gérer de l'argent, constate-t-il. On n'apprend pas ça à moins de suivre des cours et de s'impliquer. C'est ce que nous avons fait, ma femme et moi. »

Ainsi, ils ont choisi d'essayer de faire fructifier eux-mêmes leurs avoirs avec une plateforme de courtage en ligne. « Nous l'avons fait pendant un an et demi, raconte M. Desrosiers. Cela signifie avoir souvent les yeux rivés sur un écran, faire des lectures, etc. On a obtenu des rendements intéressants, mais la fatigue s'est accumulée. C'est là que nous avons rencontré un employé d'une institution financière. »

Celui-ci leur a proposé d'aller vers la gestion privée, il y a environ cinq ans. C'est ainsi qu'ils ont découvert l'étendue des services offerts.

« Nous avons vraiment fait le tour de ce dont nous avions besoin, comme les testaments, les fiducies testamentaires et les assurances. On a fait énormément de travail. » - André Desrosiers

Père de deux garçons adultes et d'une adolescente née d'une seconde union, M. Desrosiers a notamment pu s'assurer de la distribution de ses avoirs parmi ses enfants et petits-enfants après sa mort.

Il ne s'est pas désintéressé de la gestion de son patrimoine pour autant. « Nous recevons de la documentation et nous avons des rencontres, indique M. Desrosiers. Ça nous permet de continuer d'apprendre sans que tout repose sur nos épaules. Il y a toute une équipe autour de nous. Lorsque nous avons une question, nous pouvons avoir des réponses très rapidement. C'est précieux, parce que ça nous permet de faire des choses que nous n'aurions pas le temps de faire si nous avions à gérer tout notre patrimoine seuls. »

La gestion privée en trois points

La gestion privée s'adresse à des personnes aisées. Généralement, elles doivent posséder au moins 1 million en actifs, mais c'est parfois moins. « Nous travaillons avec des entrepreneurs dont l'argent est dans l'entreprise et qui n'ont pas nécessairement des fortunes à investir, note Sylvain Thériault, vice-président et directeur général de Gestion privée Desjardins. Ils ont toutefois besoin d'un plan stratégique pour leur patrimoine. Ils ont des besoins de fiducie pour protéger les actifs, des besoins testamentaires, etc. »

Les entreprises qui offrent des services de gestion privée s'occupent habituellement de tous les aspects de la planification financière du client : fiscalité, succession, gestion de portefeuille, philanthropie, etc. La perspective est cependant différente. « Les besoins de cette clientèle sont beaucoup plus pointus, indique Éric Bujold, président de Gestion privée 1859. La question n'est pas s'ils vont avoir les moyens de prendre leur retraite. C'est plutôt comment ils pourraient maximiser leur fortune, la distribuer, etc. »

Habituellement, le portefeuille du client est géré de manière discrétionnaire. « On s'entend avec le client sur une politique de placement que le gestionnaire doit suivre, explique Sylvain Tremblay, vice-président, gestion privée chez Optimum Gestion de placements. On lui fournit un rapport de conformité trimestriel, mais on ne l'appelle pas chaque fois qu'on achète quelque chose. Ça permet aussi de personnaliser le portefeuille. »