« En gestion privée, le premier rôle en est un de fiduciaire, c'est-à-dire la responsabilité d'agir dans l'intérêt supérieur du client », explique Jean-Paul Giacometti, vice-président, Corporation de placement Claret. Malgré toute leur bonne volonté, les banques ont de la difficulté à ne pas se retrouver en situation de conflit d'intérêts, selon le vice-président de Claret. Et c'est pourquoi les firmes indépendantes ont également leur place dans le secteur de la gestion privée.

Parmi les sources de conflit d'intérêts potentiel, on note d'abord que les banques négocient des titres pour leur propre compte et non pas seulement pour les comptes de leurs clients. Elles sont également manufacturières de produits qu'elles doivent distribuer. De plus, elles ne sont pas nécessairement en mesure de magasiner afin d'obtenir le meilleur prix pour leurs clients. Enfin, elles ont aussi leurs propres sociétés d'assurance desquelles elles s'approvisionnent pour remplir les besoins de leurs clients. « Tous ces facteurs sont matière à conflit d'intérêts potentiel », dit M. Giacometti.

« Il n'y a pas de conflits possibles chez nous », affirme Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuilles et conseillère en sécurité financière chez Peak Gestion privée. N'étant pas un émetteur de valeurs mobilières, la firme n'a pas de produits dont elle doit promouvoir l'achat, explique-t-elle.

« Le conseil est tout à fait libre et indépendant, ce qui nous démarque de la gestion privée des grands groupes bancaires. »

- Hélène Gagné

UN SERVICE PERSONNALISÉ

Ce qui permet aux firmes indépendantes de se démarquer, c'est qu'elles offrent une gestion personnalisée. Un meilleur contrôle du contenu permet de gérer le risque efficacement. Par exemple, le portefeuille d'un client dont l'activité professionnelle est la propriété de concessionnaires automobiles ne retrouvera pas dans son portefeuille des actions des producteurs automobiles et de pièces d'autos, car il est déjà suffisamment exposé à ce secteur, explique le gestionnaire de Claret.

Par ailleurs, les autres services connexes à la gestion de patrimoine chez les firmes indépendantes, tels la planification financière et successorale et les services comptables, sont généralement fournis par des firmes spécialisées. Évidemment, des frais supplémentaires peuvent alors s'appliquer.

TARIFICATION TRANSPARENTE

Chez les firmes indépendantes, la tarification est très transparente, assure-t-on. Il s'agit d'un pourcentage de l'actif sous gestion. On retrouve généralement des grilles variant entre 0,75 % et 1,25 %. « Nous n'avons pas de frais cachés, telles les commissions sur les opérations de change et sur les produits de la firme, comme ce peut être le cas chez les banques », dit Jean-Paul Giacometti.

Existe-t-il toutefois un risque supérieur quant à la fraude ? peut-on se demander. Autant chez Peak que chez Claret, ainsi que chez la grande majorité des gestionnaires privés, on utilise les services de gardiens de valeurs. « La protection est donc la même pour tous », dit Hélène Gagné.

Qu'est-ce qui doit alors inciter les individus à opter pour une gestion privée chez ces firmes hors des grandes banques ? En se posant simplement la question suivante, répond Hélène Gagné : « Est-ce que l'indépendance du conseil et la continuité de la relation sont des valeurs auxquelles ils tiennent ? »