C'est bien de comprendre comment fonctionnent les conseillers-robots, mais qu'en pensent les gens qui les utilisent vraiment ? Qu'aiment-ils bien ? Qu'aiment-ils moins ? Qu'est-ce qui les a fait adopter ce type de service ? La Presse a demandé l'avis de deux utilisateurs qui sont clients de plateformes différentes.

DAN BENONI

Âgé de 30 ans, le Montréalais Dan Benoni est cofondateur d'OfficeVibe. Il est aussi vice-président du design pour GSOFT. Il épargne pour la retraite.

LE DÉCLIC

En 2016, Dan Benoni a beaucoup lu sur les finances personnelles. Il mentionne notamment le livre Devenez riche ! du spécialiste américain des finances personnelles Ramit Sethi. Dans ses lectures, il a remarqué que beaucoup d'auteurs américains parlaient d'investissements abordables par fonds négociés en Bourse (FNB), des produits qui ont piqué son intérêt.

« J'ai fait des recherches et j'ai vu qu'il se bâtissait au Canada un écosystème de conseillers-robots qui utilisaient des FNB, dit-il. J'ai décidé d'embarquer. Aux États-Unis, ça existait depuis quelques années déjà, mais ici, j'ai assurément été parmi les premiers. »

PLATEFORME

Dan Benoni utilise Wealthsimple.

« Quand j'ai fait mes démarches, ça me semblait être la plateforme qui se démarquait le plus en termes de frais et de fonctionnalités, dit-il. J'aime aussi leur philosophie d'éducation parce que ça rejoint les valeurs de ma compagnie, GSOFT. Leur site a, par exemple, une section sur l'investissement 101. »

Le soutien financier de la plateforme et la crédibilité qui venait avec ont également contribué à son choix.

IL AIME

La facilité d'utilisation est un point que Dan Benoni apprécie particulièrement.

« Avant, avec mon gestionnaire de fonds mutuels, j'avais souvent besoin de faire des coups de fil et de remplir de la paperasse. Là, je peux consulter mon compte avec une appli sur mon téléphone intelligent. »

IL AIME MOINS

Bien que la plateforme soit pour lui très facile à utiliser, il reconnaît qu'il pourrait en être autrement pour des gens des générations moins à l'aise avec la technologie.

« C'est sûr qu'il y a un niveau de complexité de base, dit-il. Mais c'est peut-être parce qu'il y a aussi, pour le moment, un manque d'information sur ces services. »

MARTIN BROUILLARD

À 45 ans, Martin Brouillard est père de deux enfants. Sa profession : consultant en gestion de projet, notamment dans le secteur bancaire. Il utilise son conseiller-robot pour épargner pour la retraite.

LE DÉCLIC

En 2008, ce Montréalais gérait lui-même ses investissements de façon autonome. Son portefeuille était alors déséquilibré : les actions représentaient une trop grande partie de ses placements. Quand les Bourses ont chuté, ses investissements en ont pris un coup.

« Aujourd'hui, j'ai tout repris, mais j'ai fait des pertes pendant deux ans », dit-il.

Quand il a entendu parler des conseillers-robots en 2016, il a décidé de transférer une partie de son épargne, qui était gérée notamment par un fonds commun, à un conseiller-robot.

En cas de crise, il estime que les rééquilibrages automatiques du conseiller-robot lui permettront d'éviter de réaliser des pertes comme en 2008.

PLATEFORME

Après beaucoup de recherches, l'an dernier, Martin Brouillard hésitait entre Wealthsimple et WealthBar. Il a finalement choisi WealthBar.

« J'ai eu l'impression que c'était le service qui était le plus fiable, qui avait la meilleure expérience et qui avait surtout un bon historique, ce qui est important parce que ces services sont assez récents », dit-il.

IL AIME

Les faibles frais sont pour Martin Brouillard un des points qu'il apprécie le plus des conseillers-robots. Son service, WealthBar, exige par exemple moins de 0,35 % en frais pour ses portefeuilles FNB.

« Personnellement, je n'ai jamais trouvé de conseiller traditionnel qui m'amenait une plus-value. Si tu as 1 million de dollars, ça vaut sûrement la peine. Pour moi, avec une centaine de milliers de dollars, je n'étais pas satisfait, et ça coûtait 1 % ou 2 % de frais. »

IL AIME MOINS

« Pour l'instant, ça ne me touche pas parce que je suis satisfait, mais je sais que si je voulais retirer mes fonds, ce serait aussi fastidieux que ce l'est avec les produits et services financiers traditionnels », dit Martin Brouillard.