Les services de gestion de patrimoine ne sont pas utiles qu'aux millionnaires. Des tas de gens de la classe moyenne ont avantage à y avoir recours. Dans quelles circonstances devient-il profitable de se trouver un conseiller?

La réponse: dans beaucoup de circonstances.

Les gens occupés, par exemple, ont souvent intérêt à déléguer les tâches qui sortent de leur spécialité, explique Stéphane Chrétien, professeur de finance et titulaire de la chaire Groupe Investors en planification financière de l'Université Laval.

«Un médecin, par exemple, voudra sans doute éviter que ce soit l'aspect d'affaires de sa profession qui occupe toute sa journée, dit-il. C'est mieux qu'il passe son temps à soigner ses patients.»

Ce même médecin, mais c'est vrai pour tout autre professionnel, voudra peut-être y songer en début de carrière.

«À ce moment-là, il aura peut-être un petit patrimoine, mais il y a un bon potentiel de croissance. C'est bien d'y réfléchir avant d'être débordé par la tâche.»

Par ailleurs, il peut être intéressant de trouver un conseiller lorsqu'on est travailleur autonome, lorsqu'on possède beaucoup d'investissements ou lorsqu'on détient des biens à l'étranger.

«Si on a une petite entreprise, les décisions peuvent rapidement devenir complexes, dit Stéphane Chrétien. Et si on investit beaucoup, même s'il s'agit de titres standards, un gestionnaire peut nous aider à construire un portefeuille qui nous convient vraiment.»

La gestion de patrimoine assurée par un expert, c'est aussi utile si on a des biens comme des actifs financiers ou une PME et qu'on veut éviter que tout soit dilapidé après la succession.

«Quand on a des biens à l'étranger, c'est également pratique pour éviter une longue facture fiscale», dit Stéphane Chrétien.

Plus généralement, les services de gestion de patrimoine sont utiles à ceux qui estiment ne pas avoir les compétences pour tout gérer eux-mêmes, ou à ceux qui n'ont pas l'intérêt pour apprendre à le faire, explique Stéphane Chrétien.

«Même dans leurs temps libres, peu de gens ont envie de lire un manuel sur la fiscalité canadienne plutôt qu'un roman. Aussi bien confier la tâche à un conseiller.»