«Dans l'industrie financière, il y a une certaine confusion entre la gestion de patrimoine et la gestion privée, admet Carlo Massicotti, vice-président, associé principal, développement des affaires au Groupe Conseil privé de Desjardins. «Plusieurs institutions parlent de la même chose.»

Essayons de gérer ce fouillis.

«Auparavant, on avait la gestion de portefeuille, indique Éric Bujold, président de Gestion privée 1859, à la Banque Nationale. Les gens veulent maintenant parler de la gestion de patrimoine, c'est-à-dire non seulement couvrir la gestion de l'investissement, mais aussi couvrir les sept champs de la planification financière.»

En voici la liste: assurances, finances, placements, fiscalité, retraite, succession et aspects légaux.

Bref, comme son nom l'indique, la gestion de patrimoine s'intéresse à l'ensemble du patrimoine de l'individu. Par individu, nous entendons vous et moi.

«La gestion privée, c'est la même chose, mais fait à un degré supérieur, poursuit Éric Bujold. Ce sont des clients bien nantis dont la situation présente une plus grande complexité. On aborde les sept mêmes champs. Toutefois, la nature des problèmes et la manière dont on les aborde sont différentes, parce que les besoins sont encore plus complexes.»

Avec le family office, on passe à l'étage supérieur. L'Office de la langue française traduit ce concept par bureau de gestion de patrimoine, ce qui ne nous aide pas à démêler l'écheveau. Certains parlent de banque familiale. Autre suggestion, sans doute plus appropriée: bureau de gestion de fortune.

Ce sont en fait des services de gestion privée élargis où d'autres aspects du quotidien sont pris en charge et qui intéressent l'ensemble de la famille: philanthropie, conciergerie, études universitaires des enfants, transport...

Ce service s'adresse aux fortunes plus importantes, dont la structure est très complexe. «On se retrouve, par exemple, avec une entreprise active, une compagnie de gestion, une ou plusieurs fiducies, des partenaires variés: bref, un organigramme où il y a du mouvement entre les diverses entités», décrit Hélène Bronsard, vice-présidente, Raymond Chabot Gestion privée.

Carlo Massicotti établit une autre distinction: «La gestion privée, c'est une approche basée sur les produits, tandis qu'un family office est basé sur une approche strictement de conseil.» Chez Gestion privée Desjardins, ce service s'appelle Multi-Family Office, pour le distinguer de la définition d'origine de family office, qui décrivait un service de gestion de fortune attaché à une seule famille richissime, d'où son nom.