La formation à distance dans les études supérieures n'a jamais été aussi populaire. La création de la TÉLUQ, il y a 40 ans a de toute évidence fait des petits. L'offre de service n'a donc jamais été aussi abondante au Québec. Dans la foulée, le phénomène des Massive Open Online Courses (MOOC) ou cours en ligne ouverts à tous gagne le Québec. État de la situation.

Ce n'était qu'une question de temps avant que les cours en ligne ouverts à tous ne fassent leur entrée au Québec.

Les MOOC ont été créés notamment par Harvard, Yale et le MIT. Leur objectif: permettre aux gens de partout dans le monde de suivre un cours de niveau universitaire sans avoir à débourser un sou ni à se déplacer. Bref, une fillette de Madagascar peut, par exemple, suivre un cours sur la physique quantique devant son écran d'ordinateur.

Ces cours non crédités, offerts gratuitement et accessibles à tous sont désormais à l'ordre du jour à la TÉLUQ, à l'Université Laval et à l'UQAM. Pendant ce temps, l'Université McGill et HEC Montréal, deux pionnières en la matière, bonifient leur offre.

TÉLUQ

Un cours d'introduction à l'histoire politique du Québec (d'une durée de six semaines) et un autre sur la conciliation travail-famille (cinq semaines) seront offerts d'ici quelques semaines par la TÉLUQ. «On pense que ces deux MOOC sont une façon de se faire connaître, explique Nathalie Letendre, porte-parole. Ça démocratise l'enseignement supérieur et ça permet de goûter à ce qu'est la formation à distance.»

La TÉLUQ compte environ 18 000 étudiants annuellement. Elle offre près de 400 cours se déclinant dans 75 programmes, majoritairement en français.

Université Laval

L'Université Laval a décidé elle aussi de faire le grand saut. Ce qui est dans l'ordre des choses, puisque l'établissement de Québec est un leader en matière de formation à distance. L'université offre 726 cours en ligne par l'entremise de ses 17 facultés. La formation en ligne représente 15% de tous les crédits délivrés par l'institution. La croissance de la fréquentation frôle les 20% annuellement, explique Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales à l'Université Laval.

«Nous avons effectivement un MOOC en préparation sur le développement durable, dit-il. Ce sera une première pour nous. Il sera lancé cet automne et sera mis en ligne à l'hiver 2015. C'est à notre avis une façon de faire connaître notre université partout dans le monde et d'attirer une nouvelle clientèle. Nous nous attendons à ce que des milliers de personnes s'inscrivent à ce cours.»

Université McGill

L'Université McGill a offert son premier MOOC en janvier 2014, ce qui en fait une pionnière au Québec. Plus de 26 000 personnes se sont inscrites à ce cours gratuit de 11 semaines sur l'alimentation humaine (Food for Thought). Du lot, 1700 étudiants ont réussi leur cours et obtenu une attestation de participation.

En mai dernier, McGill a mis en ligne un cours de masse de 13 semaines sur les désastres naturels qui a attiré 9600 personnes. Et en janvier prochain, le cours The Body Matters, sur l'anatomie humaine, sera offert gratuitement à quiconque veut s'initier aux joies de la formation universitaire.

HEC Montréal

Ironiquement, c'est HEC Montréal qui serait le vrai pionnier de ce type de cours au Québec. Ironiquement, car l'établissement du chemin de la Côte-Sainte-Catherine n'a jamais vraiment poussé le concept de la formation à distance. «Les étudiants, surtout ceux du premier cycle, sont à la recherche de l'expérience HEC. Ils passent leurs journées ici», soutient Alain Gosselin, professeur titulaire au département de la gestion des ressources humaines.

Qu'à cela ne tienne, HEC Montréal a mis en place il y a quelques années le concept EDULib, lequel s'inspire librement des MOOC. Après le succès remporté il y a deux ans avec son cours sur la gestion des conflits (8000 inscriptions), l'école offrira cet automne un cours libre sur l'entrepreneuriat.

UQAM

Bien qu'elle ait un lien familial avec la TÉLUQ, l'UQAM n'a pas choisi la voie de la formation à distance. Elle en offre, mais selon une formule hybride, soit un mélange de cours en ligne et de présence en classe. Toutefois, la direction de l'université souhaite revoir sa position dans la foulée de son prochain plan stratégique quinquennal, selon Jenny Desrochers, porte-parole de l'UQAM.

La mise en place de ce type de formation serait d'ailleurs à l'ordre du jour à l'UQAM. «Nous sommes en train d'explorer la possibilité d'offrir des MOOC à court terme avec des professeurs qui ont manifesté de l'intérêt, dit Mme Desrochers. Des travaux dans ce sens seront entrepris dès cet automne avec l'aide de notre centre technopédagogique.»