Le rythme des embauches devrait se maintenir dans l'industrie aérospatiale au cours des 10 prochaines années. Les établissements de formation adaptent leur offre à cette perspective, avec un objectif affirmé : réagir le plus rapidement possible aux besoins des entreprises du secteur.

AIDE FÉDÉRALE AU PREMIER EMPLOI

Depuis avril, les entreprises aérospatiales bénéficient d'une aide fédérale pour embaucher de jeunes diplômés. En échange de ce recrutement, qui permettra aux jeunes d'acquérir de l'expérience, le gouvernement fédéral rembourse une partie du salaire. « Intégrer un machiniste peut prendre de 9 à 12 mois », explique Nathalie Paré, directrice générale, du Comité sectoriel de main d'oeuvre en aérospatiale au Québec (CAMAQ). Pas moins de 60 candidats se sont déjà prévalus de ce financement qui peut s'élever à 20 000$ par embauche. Le programme s'étendra sur trois ans, et pourrait soutenir jusqu'à 200 diplômés âgés de moins de 30 ans.

L'ENA LANCERA UN GROUPE D'UTILISATEURS CATIA

Au printemps, l'École nationale d'aérotechnique (ENA) était devenue le premier établissement collégial au Québec à être certifié centre d'examen au logiciel de conception assistée par ordinateur Catia, développé par Dassault Systèmes. L'ENA organisera dès l'automne les premiers examens permettant aux professionnels de certifier leurs compétences. « C'est un atout important pour les PME qui veulent travailler avec de grands donneurs d'ordres », souligne Geneviève Dalcourt, conseillère pédagogique aux Services aux entreprises et formation continue à l'ENA. L'établissement de Saint-Hubert lancera aussi à l'hiver un groupe régional d'utilisateurs, destiné à faire partager les meilleures pratiques des utilisateurs de Catia.

LES INSTITUTS AÉROSPATIAUX DE MONTRÉAL VISENT LES PME

Guichet unique facilitant l'organisation de stages d'étudiants et de projets de recherche dans les grandes entreprises aérospatiales, les Instituts aérospatiaux de Montréal (IAM) veulent à présent offrir leurs services aux plus petites firmes. « Les PME ne nous connaissent pas », regrette Dominique Sauvé, directrice des IAM. Depuis 15 ans, Pratt & Whitney Canada, Siemens, Bell Helicopter Textron et autres grands manufacturiers ont accueilli plus de 2000 stagiaires issus de l'Université Concordia, de l'Université McGill, de l'École de technologie supérieure de Montréal, de l'École polytechnique et de l'Université de Sherbrooke. « Nous proposons 330 stages par année, soit l'équivalent d'une entreprise de 82 employés à temps plein », souligne Mme Sauvé. 

L'UNIVERSITÉ LAVAL SE JOINT AUX IAM

Cet automne, la faculté des sciences et de génie de l'Université Laval lance officiellement son propre institut aérospatial, le Centre de formation pratique en conception et innovation en aérospatiale (CFPCIA). Ce nouvel institut rejoint les cinq autres universités québécoises participantes aux Instituts aérospatiaux de Montréal (IAM). « Jusqu'à présent, nos étudiants devaient passer par le portail de Polytechnique pour accéder à la banque de stages spécialisés et pour postuler en ligne », précise Augustin Gakwaya, directeur du programme de maîtrise en génie aérospatial de l'Université Laval. Le CFPCIA donnera un accès direct aux stages et des ressources spécifiques au domaine aérospatial (conférences, formations).

CONCORDIA LANCE SON BAC EN GÉNIE AÉROSPATIAL

Il y a du nouveau lors de cette rentrée universitaire : 75 étudiants forment la première cohorte du baccalauréat en génie aérospatial de l'Université Concordia. Ce programme est le deuxième du genre au Québec, mais le premier donné en anglais. « Environ 15 % des étudiants du nouveau baccalauréat viennent de l'étranger », précise Christine Mota, porte-parole de l'Université Concordia. Dès les premières semaines du programme, la cohorte d'étudiants aura un aperçu pratique de l'industrie aérospatiale : l'École nationale d'aérotechnique (ENA) les accueillera pour un séminaire intensif où ils découvriront les outils et les pièces constituant les aéronefs.

CONSEILS VIRTUELS SUR L'AÉRO PORTAIL

Aéro Portail, la plateforme numérique d'Aéro Montréal, proposera à l'automne des séances de clavardage avec des responsables de ressources humaines et des professionnels de l'industrie aérospatiale. La grappe aérospatiale montréalaise compte ainsi faciliter l'information de la relève sur les possibilités de carrière dans l'industrie. « On ne donne jamais assez d'information auprès des jeunes, affirme Suzanne Benoit, PDG d'Aéro Montréal. Nous voulons communiquer directement avec eux pour les intéresser à nos métiers. » Aussi, des visites virtuelles d'usines seront ajoutées sur la plateforme numérique. Parmi les services existants, un conseiller virtuel propose déjà un test afin de déterminer quel type de métier est le plus adapté à la personnalité de chacun.