L'initiative d'amélioration continue MACH recrute présentement sa quatrième cohorte d'entreprises. Sous l'égide d'Aéro Montréal, ce programme a déjà permis à une quarantaine de PME d'optimiser leur performance pour s'assurer une meilleure place dans la chaîne d'approvisionnement, notamment en misant sur la formation. - Didier Bert, collaboration spéciale

Une quatrième cohorte en recrutement

Aéro Montréal procède actuellement au recrutement de sa quatrième cohorte d'entreprises de l'initiative MACH.

Les PME peuvent présenter leur candidature jusqu'au 6 mars. Dix d'entre elles seront admises au programme d'amélioration de la performance.

MACH vise à améliorer la chaîne d'approvisionnement aérospatiale québécoise. Les PME participantes sont parrainées par un de leurs clients, et elles sont auditées par l'association d'entreprises manufacturières STIQ. Celle-ci évalue leur maturité sur 15 processus d'affaires clés.

Un plan d'amélioration est mis en oeuvre pour pallier les déficiences constatées. Un nouvel audit est alors réalisé pour mesurer la progression des systèmes de gestion et les comparer aux pratiques de l'industrie.

Par la suite, les entreprises reçoivent un bulletin les classant en cinq niveaux de MACH 1 à MACH 5. À ce jour, aucune entreprise n'a atteint le niveau 5, considéré par Aéro Montréal comme étant celui de « la classe mondiale ».

À la fin de 2016, 70 entreprises québécoises devraient avoir bénéficié de cette initiative.

Groupe Meloche : la flexibilité par les compétences

Groupe Meloche a mis au point un plan de gestion des compétences qui lui permet de supprimer rapidement les goulots d'étranglement de son flux de production. Cette matrice détaille les compétences de tous les employés de l'entreprise, afin de pouvoir transférer l'un d'eux vers un goulot d'étranglement qui apparaîtrait dans un autre service. Concrètement, un employé à la finition peut ainsi aller accomplir une tâche pour décharger les inspecteurs, quand ceux-ci sont débordés de travail. « MACH nous a permis d'affiner la liste des compétences nécessaires à chaque poste pour parvenir à détailler chaque tâche des postes », explique Anne-Renée Meloche, vice-présidente ressources humaines de Groupe Meloche. Groupe Meloche en est venu à cibler les tâches le plus fréquemment demandées pour supprimer les goulots d'étranglement. « Cela nous a conduits à insister sur ces tâches dans nos formations internes », souligne Mme Meloche. Au bout du compte, « nous sommes plus flexibles, car nous pouvons transférer plus facilement les employés d'un service vers un autre », ajoute Mme Meloche. Et cela diminue le risque de mise à pied des employés, puisqu'ils peuvent se rendre dans un autre service quand ils manquent d'ouvrage, précise-t-elle.

MACH vise loin

Suzanne Benoît attend avec impatience le dépôt du budget fédéral, reporté au mois d'avril. La PDG d'Aéro Montréal saura alors si le gouvernement canadien accepte d'étendre le programme MACH à l'ensemble du Canada.

Jusqu'à présent, l'initiative d'amélioration continue a bénéficié uniquement aux PME québécoises, avec le soutien de subventions provinciales à hauteur de 15 millions de dollars, soit 60 % du financement total.

Aéro Montréal souhaite obtenir 45 millions pour être en mesure de proposer MACH à l'Ontario, aux provinces atlantiques et dans l'ouest du Canada.

Sans attendre la réponse du gouvernement fédéral, MACH a déjà franchi les frontières du Canada. L'initiative a été adoptée par Skywin, le pôle de compétitivité aérospatial de la région francophone de Wallonie, en Belgique. Le gouvernement wallon a octroyé le financement nécessaire à l'audit de quatre PME locales... un audit réalisé par l'association d'entreprises manufacturières québécoises STIQ.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Anne-Renée Meloche est vice-présidente ressources humaines de Groupe Meloche.