Premier Aviation de Trois-Rivières est en pleine expansion. L'entreprise d'entretien de gros aéronefs a vu la surface de ses installations passer de 46 000 à 106 000 pieds carrés dans la dernière année. Et l'on prévoit 300 nouvelles embauches au cours des cinq prochaines années, ce qui porterait le nombre d'employés à 525.

Et où va-t-on trouver tout ce beau monde? Eh bien! juste de l'autre côté de la rue Lindbergh à Trois-Rivières, justement. C'est là que la commission scolaire du Chemin-du-Roy offre deux programmes de son Centre de formation professionnelle Qualitech.

Ça se passe en plein sur le terrain de l'aéroport de Trois-Rivières, en face de chez Premier Aviation.

«Nous avons une relation très étroite avec la commission scolaire, confirme Dave Diggle, vice-président, marketing, ventes et services de Premier. Nous créons les programmes conjointement avec eux, de façon que la formation soit en harmonie avec les besoins actuels du métier d'entretien de gros avions. Quand les élèves arrivent au stade de l'entraînement pratique, c'est chez nous, dans nos hangars, que ça se passe.» Bref, l'école va à l'usine.

Deux programmes

Les deux programmes de la commission scolaire, celui en montage mécanique et l'autre en montage de structures d'aéronefs, mènent entre 20 et 40 personnes à leur diplôme d'études professionnelles chaque année, selon M. Diggle.

Ces programmes exigent quelque 1000 heures d'études en un an. Ils s'adressent à ceux qui ont fait leurs études secondaires ou à des personnes de 18 ans et plus qui ont des apprentissages équivalents.

On y apprend l'entretien et la protection des matériaux d'aéronef, le montage et l'installation des systèmes de contrôle de vol, des systèmes hydrauliques et pneumatiques.

On perce les secrets des trains d'atterrissage et des rotors, on assemble des groupes propulseurs et des moteurs d'avion. Le rivetage, l'usinage manuel, et l'application des colles et des produits de scellement font aussi partie de l'ordinaire quotidien. «Ces programmes, c'est l'avant-dernière marche vers la certification de mécanicien d'entretien d'aéronefs, précise M. Diggle. Ceux que nous embauchons profitent de notre propre programme de formation et nous les aidons, pendant le travail, à préparer leurs examens pour obtenir la certification finale.»

Faux retraités

Dave Diggle le reconnaît volontiers, les jeunes ont la bougeotte. «Il y a bien sûr un certain taux de roulement, dit-il. Ils sont tentés d'aller ailleurs et c'est un métier où on n'a pas de difficulté à se placer soit chez un manufacturier d'aéronefs, soit dans l'équipe d'entretien d'un transporteur, n'importe où dans le monde.»

Premier Aviation a donc un autre bassin où puiser des spécialistes de l'entretien moins remuants. «Nous avons nos soldats aguerris, les retraités des forces armées ou des équipes d'entretien des transporteurs commerciaux, ajoute-t-il. Ils sont officiellement à la retraite, mais ils ne veulent pas lever le pied complètement. Nous les accueillons volontiers. Leur longue expérience ne profite pas qu'à la compagnie. Nos jeunes en formation ont leur part du profit. Les vétérans vont transférer beaucoup de leurs connaissances pratiques aux recrues.»