Groupe Meloche prévoit investir 10 millions au cours des 5 prochaines années. Pour pouvoir allonger une telle somme afin de moderniser ses installations, la PME de Salaberry-de-Valleyfield compte trois nouveaux actionnaires: le Fonds de solidarité de la FTQ, Fondaction CSN, de même que le groupe français Ace Management.

Les trois nouveaux investisseurs se partagent dorénavant 45% de l'actionnariat de cette entreprise familiale fondée par Réjean Meloche en 1974. Les trois enfants de M. Meloche, Hugues (président), Anne-Renée (vice-présidente, ressources humaines) et Vincent (directeur ingénierie et R-D), demeurent les actionnaires majoritaires de la PME.

Pour Hugues Meloche, il était impératif que l'entreprise grossisse. «Les grands donneurs d'ordre veulent désormais traiter avec des sous-traitants de taille plus importante. C'est ce que nous visons. Notre chiffre d'affaires est actuellement d'environ 20 millions. D'ici 5 ans, nous visons les 60 millions. Éventuellement, les 100 millions», explique-t-il.

Cet investissement permettra à Groupe Meloche d'améliorer sa productivité et donc sa compétitivité. Même si elle prévoit créer environ 60 emplois d'ici 2016, la PME de 100 employés compte automatiser une bonne partie de ses opérations. «Dans un contexte de rareté de main-d'oeuvre, c'est obligatoire», dit Hugues Meloche, 37 ans.

Groupe Meloche se présente comme un fabricant de composantes usinées pour l'aéronautique et la défense terrestre. La PME se spécialise dans les petites pièces à géométrie complexe qui mesurent tout au plus un mètre cube. Intégré, le fabricant fait lui-même le traitement chimique (anodisation) de ses métaux et s'occupe de peindre ses pièces.

Outre son usine et son siège social de Salaberry-de-Valleyfield, l'entreprise possède depuis 2009 des installations à Bromont. Les clients de Groupe Meloche s'appellent GE, Bombardier, Pratt & Whitney, CAE, Magellan, Ultra, etc.

Étonnement, Groupe Meloche ne fait de l'aéronautique une prioritéque depuis six ans, ce qui coïncide avec l'arrivée d'Hugues Meloche en 2004. Depuis ses débuts dans les années 70, l'entreprise avait surtout fabriqué des pièces pour les secteurs du textile et de l'automobile, les deux anciens fers de lance de l'économie campivallensienne.

Ce virage vers l'aéronautique était une nécessité, croit Hugues Meloche. «Je me suis dit qu'au Québec, seule l'aéronautique était porteuse dans le secteur industriel. Oui, la compétition est mondiale, mais on a une expertise. Et des avions, il va continuer à s'en construire. On prévoit que le trafic aérien va croître en moyenne de 5% par année pour plusieurs années encore», dit-il.