L'usine de Héroux-Devtek, qui ouvrira ses portes l'an prochain au Mexique, «possède déjà un solide carnet de commandes», souligne son président Gilles Labbé.

Même s'il refuse de divulguer les montants en jeu, le dirigeant avance que Bombardier, Bell Helicopter et une société américaine font partie de la liste de clients.

En avril dernier, le fabricant québécois de trains d'atterrissage et de structures a annoncé la construction d'une usine à Querétaro, tout près des installations de son client Bombardier Aéronautique.

«Nous visons également d'autres maîtres d'oeuvre, car une grappe aéronautique se développe au Mexique», précise M. Labbé.

Dans ce parc industriel, situé à 200 km au nord de Mexico, on retrouve aussi le fabricant de trains d'atterrissage Messier-Dowty et le fabricant de freins et de pneus Meggitt. Le fabricant d'hélicoptères Eurocopter s'installera également à Querétaro.

Proximité

«En cette période de concurrence féroce, la proximité avec le client, tout comme les coûts, devient un atout essentiel», explique M. Labbé.

Pour Héroux-Devtek, la stratégie n'est pas nouvelle. La compagnie possède déjà des installations à Arlington, au Texas, afin de servir Lockheed Martin, le géant américain spécialisé dans le secteur de la défense.

Pour sa part, l'usine mexicaine nécessite un investissement de 20 millions. D'une superficie de plus de 47 000 pieds carrés, elle emploiera de 30 à 50 personnes. Sa superficie pourrait éventuellement être appelée à tripler.

Toutes les entreprises, québécoises ou autres, font face à la concurrence des pays émergents qui offrent des coûts de production moins élevés. L'enjeu des constructeurs d'avions est justement de réduire les coûts.

«Tout le monde cherche à identifier les sous-traitants efficaces dans les régions à bas coûts», confirme Suzanne Benoît, présidente-directrice générale d'Aéro Montréal.

Occasions

La place de plus en plus grande que tentent de prendre les pays émergents dans le secteur aérospatial ne constitue pas uniquement une menace, elle crée également de nouvelles opportunités, croit Gilles Labbé.

«De nouveaux marchés s'ouvrent en Chine, en Russie et dans plusieurs pays de l'Est», dit-il.

La flotte d'avions civils grandit à l'échelle mondiale. Bien que les deux grands constructeurs, Boeing et Airbus, accaparent environ 60% de la production des appareils de 100 places et plus, un large marché est ouvert aux Bombardier, Embraer, et aux manufacturiers russes et asiatiques.

Et c'est sans compter les avions d'affaires et régionaux.

Cette concurrence accrue met beaucoup de pression sur la chaîne d'approvisionnement québécoise. Il faut l'affronter en investissant dans le développement de nouveaux produits plus performants et moins chers, explique le président d'Héroux-Devtek.

«Il est important de persister dans la recherche et le développement même si le processus semble long, car le succès de l'industrie aérospatiale, c'est le résultat d'un marathon, et non pas d'une course de quelques années seulement», dit-il.