Plusieurs nouveaux programmes attendaient les étudiants en ingénierie à la rentrée. De l'aérospatiale à l'environnement, l'offre dans les universités québécoises n'a sans doute jamais été aussi variée.

Pour répondre aux besoins de l'industrie, des établissements proposent de nouveaux programmes en génie aérospatial. À l'École polytechnique, une maîtrise en génie aérospatial est dorénavant offerte aux étudiants, quatre ans après la mise sur pied du baccalauréat dans le même domaine, le premier au Québec. Le programme de 45 crédits vise à approfondir les connaissances d'ingénieurs hautement qualifiés dans les industries aéronautique et spatiale.

Par ailleurs, l'Université McGill lancera cette année, en partenariat avec l'École de technologie supérieure (ETS), un certificat en génie aérospatial destiné aux professionnels. Un programme que le doyen par intérim de la faculté de génie, Andrew Kirk, qualifie de «logique» vu l'importance de l'industrie au Québec.

Cybersécurité et santé

Polytechnique offre trois autres programmes depuis l'automne dernier, dont un microprogramme de neuf crédits en ingénierie des systèmes de santé. «Il y a un grand besoin de spécialistes en génie industriel pour gérer les systèmes de santé. C'est un programme qui va, à mon avis, prendre de l'ampleur», souligne Pierre G. Lafleur, professeur et directeur de l'enseignement et de la formation.

Depuis septembre dernier, le Carrefour perfectionnement de Polytechnique propose un certificat en cybersécurité des réseaux informatiques, le dernier d'une série de trois certificats en cybercriminalité.

Le programme sert à «créer des spécialistes contre la fraude» parmi les corps policiers, précise le professeur, mais également dans les banques et les institutions gouvernementales.

Cap sur l'environnement

Finalement, un nouveau microprogramme en développement durable à Polytechnique s'adresse aux titulaires d'un baccalauréat en ingénierie ou d'un diplôme de nature scientifique. Les étudiants inscrits au programme peuvent ensuite intégrer le diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en développement durable ou poursuivre à la maîtrise.

«Le développement durable, ça prend de l'ampleur dans tous les milieux industriels. Ça touche l'environnement, l'aspect énergétique, les procédés...», explique Pierre G. Lafleur.

L'Université Concordia a d'ailleurs lancé en novembre dernier un tout nouvel Institut de recherche sur l'eau, l'énergie et la durabilité, grâce à une subvention de 1,6 million de dollars accordée par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie. Les fonds seront consacrés à la recherche et à la formation d'une vingtaine d'étudiants par année. Les premiers ont été accueillis ce mois-ci.

Catherine Mulligan, vice-doyenne de recherche et des études supérieures à la faculté d'ingénierie de Concordia, espère mettre sur pied, d'ici un an, une maîtrise sur l'eau et l'énergie qui serait dirigée par l'institut en collaboration avec d'autres universités.

Omniprésence des systèmes embarqués

Depuis l'année dernière, une maîtrise en génie électrique est offerte en extension à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), en vertu d'une entente avec l'ETS. «On a adapté le programme. À l'UQAM, c'est un profil recherche, donc la plus grande partie est un projet de mémoire», précise le directeur du programme et professeur au département d'informatique, Guy Bégin.

L'UQAM est également devenue, l'automne dernier, la première université québécoise à offrir un DESS en systèmes embarqués. Ces derniers - définis comme des systèmes électroniques et informatiques autonomes - se trouvent notamment dans les téléphones intelligents, les tablettes iPad et les cartes à puce.

«Les logiciels traditionnels sont la pointe de l'iceberg, et les systèmes embarqués sont tout le reste, ils sont partout, souligne Guy Bégin, directeur du nouveau programme. C'est une face cachée de l'électronique et de l'informatique. Ça existe depuis longtemps, mais ce qui est nouveau, c'est l'envergure que ça prend.»