Les cryptomonnaies et la chaîne de blocs suscitent de l'intérêt auprès des promoteurs et des gestionnaires de fonds communs de placement. Alors que la chaîne de blocs promet des économies massives dans la gestion, les cryptomonnaies font miroiter des possibilités de rendement. Mais la question de l'encadrement réglementaire n'est pas réglée.

Un fonds québécois de cryptomonnaies

Le 14 décembre 2017, Martin Lalonde, gestionnaire de portefeuille et président de Rivemont, lançait le premier fonds canadien géré activement en cryptomonnaies. C'est un de ses clients qui avait lancé l'idée d'un tel fonds, en promettant à M. Lalonde d'investir dès qu'il le proposerait aux investisseurs. Le Fonds Rivemont Crypto investit dans le bitcoin et l'ethereum, les monnaies virtuelles les plus connues, pour lesquelles il a obtenu l'aval de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Accessible uniquement aux investisseurs qualifiés, il peut aussi investir dans d'autres monnaies, notamment au moment de leur lancement, en anglais Initial Coin Offering (ICO).

La chaîne de blocs à 2,6 milliards

Les fonds communs de placement pourraient économiser annuellement jusqu'à 2,6 milliards US s'ils utilisaient la chaîne de blocs dans leurs opérations, indique une étude de Calastone, une entreprise britannique qui gère un réseau mondial de transactions destiné aux fonds. La chaîne de blocs éviterait des saisies redondantes d'informations, faites manuellement jusqu'à présent. L'entreprise prévoit elle-même d'utiliser la chaîne de blocs sur son réseau mondial dès l'année 2019. D'autres grands acteurs internationaux ont déjà procédé à des tests de la chaîne de blocs, comme la banque BNP Paribas, qui a qualifié sa tentative de succès au début de l'année 2018.

Un géant se lance

Fidelity Investments, géant américain de la gestion d'actifs, vient de lancer une filiale spécialisée dans le négoce et la conservation de cryptomonnaies. Fidelity Digital Assets vise à rendre les monnaies virtuelles plus accessibles aux investisseurs institutionnels. Concrètement, la filiale de Fidelity peut exécuter des ordres en cryptomonnaies. Elle peut aussi conserver des monnaies virtuelles dans des chambres fortes, hors ligne. Le groupe financier traditionnel est le premier de cette taille à proposer de tels services. Fidelity s'intéresse depuis 2013 aux cryptomonnaies et à la chaîne de blocs. Cette année-là, le groupe financier avait lancé son incubateur dédié, dont est issue Fidelity Digital Assets.

La prudence de la SEC

La Securities and Exchange Commission (SEC) a une nouvelle fois reporté sa décision d'accepter ou non des fonds négociés en Bourse (FNB) basés sur les cryptomonnaies sur les Bourses américaines. Le régulateur ne se prononcera pas avant le début de l'année 2019. Plusieurs émetteurs américains reconnus ont déposé des demandes d'autorisation de tels FNB au cours des derniers mois. Parmi ceux-ci figurent les frères Tyler et Cameron Winklevoss, connus pour avoir élaboré le réseau social Facebook avec Mark Zuckerberg. La SEC redouble de prudence de crainte que des fonds basés sur des cryptomonnaies fassent l'objet de manipulations de marché.