Dans la multitude de fonds communs de placement, certains se distinguent par leurs performances, mais aussi par leur façon d'opérer. Les planificateurs financiers Jean-Nagual Taillefer et Jean Dupriez ont accepté de parler de fonds communs qui réunissent ces deux caractéristiques. Leurs commentaires ne sont pas des recommandations, tiennent-ils à préciser.

Pour la fin du cycle économique

Le Portefeuille de retraite TD, version équilibrée est une sorte de couloir de rendements, adapté à la période présente, qui pourrait être une fin de cycle économique. Concrètement, le fonds dispose d'options à la hausse et à la baisse, principalement sur des actions américaines et internationales, qu'il vend chaque fois que le marché dépasse un seuil limite de gain ou de perte, explique Jean-Nagual Taillefer, président de Groupe Financier Praxis. Cette stratégie garantit un rendement inclus entre - 4 % et + 5 % sur le long terme. Elle prémunit également contre de fortes pertes, que l'investisseur craindrait en cas de chute des marchés. Inversement, l'ampleur des gains est limitée.

Profiter des nouvelles technologies

Le fonds Catégorie Fidelity Innovations mondiales peut acheter des actions de n'importe quelle entreprise technologique sur la planète, sans restriction géographique. Son gestionnaire, Mark Schnehl, est reconnu pour son audace pour dénicher des valeurs à fort potentiel. Axé sur les innovations, le fonds mise de façon indirecte sur les technologies émergentes. Ainsi, le fonds investit dans les véhicules électriques en achetant des titres de mines de cuivre, lequel entre dans le processus de fabrication des batteries, explique M. Taillefer. En matière de cryptomonnaies, le fonds mise sur les entreprises qui développent des technologies spécialisées dans l'extraction des monnaies virtuelles ou dans la production d'électricité.

Dividendes et actions canadiennes

L'immense Fonds canadien de dividendes RBC, d'une valeur de 18,6 milliards de dollars, contient une multitude d'actions à dividende. Les grandes banques canadiennes sont toutes représentées, de même que les grandes entreprises du pays. Ce fonds ne peut pas investir plus de 25 % de son actif dans des titres étrangers. Il distribue de manière constante un dividende, supérieur au rendement des obligations, et qui protège de l'inflation, souligne Jean Dupriez, planificateur financier chez Valimax. Sa faiblesse est qu'il ne peut pas se défaire de tous ses titres d'une entreprise en une seule fois, au risque de déstabiliser le marché, précise-t-il.

Pour une transparence hors du commun

Le Fonds d'actions canadiennes Sionna, du groupe Brandes, s'appuie sur Kim Shannon, « une gestionnaire impressionnante », selon les mots de Jean Dupriez. Celui-ci suit cette gestionnaire depuis longtemps. « Quand elle a quitté son entreprise précédente, des conseillers l'ont suivie chez Brandes », se rappelle-t-il, en précisant que Mme Shannon est capable d'expliquer quand vendre des actions, ce qui est rare chez les gestionnaires. « La plupart vous expliquent quand acheter, souligne-t-il. Mais elle peut le faire, car elle maîtrise sa discipline. » Sur 10 ans, Sionna rivalise avec le rendement de l'indice composé du S&P/TSX, voire le surpasse.

Photo Hugo-Sébastien Aubert, Archives La Presse

Jean-Nagual Taillefer, planificateur financier, président de Groupe Financier Praxis