L'industrie se porte très bien et vit un mouvement de consolidation depuis 20 ans, selon Flavio Vani, président du Regroupement indépendant des conseillers de l'industrie financière du Québec (RICIFQ).

Environ 75% des actifs sous gestion sont maintenant gérés par les banques ou de très grandes compagnies (par exemple: Fidelity ou CI). M. Vani soutient que ses membres font face à plus de réglementation. Il y a encore peu de gestion de portefeuille de fonds communs qui se fait au Québec, à part quelques fonds gérés à Montréal. Le Québec se différencie du reste du Canada parce que «nous sommes riches en pauvres et pauvres en riches. De plus, la littératie financière du Québec est faible. Par exemple, comme le cours d'économie au secondaire a été aboli, la finance représente du chinois pour plusieurs Québécois. Le client moyen a plus un profil d'épargnant que d'investisseur». Il suggère que les investisseurs les plus audacieux achètent moins de fonds communs.

Plus de produits

Si la clientèle a peu changé depuis 20 ans, l'offre de produits est plus étendue, selon Bianca Dupuis, vice-présidente adjointe, gestion des produits d'investissement pour la Banque Laurentienne. Maintenant, environ 70% des fonds communs qui sont vendus à la Banque Laurentienne sont des solutions gérées «tout-en-un». Ces solutions sont des portefeuilles de fonds communs adaptés au profil de risque du client. Elles sont rééquilibrées quotidiennement par plusieurs gestionnaires de portefeuille pour respecter la répartition d'actifs selon la tolérance au risque du client.

Actif

L'actif des Québécois investi dans les fonds communs de placement se chiffrait à 134,9 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2013, tandis que celui de l'ensemble des Canadiens atteignait 666,5 milliards, d'après l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). La part des fonds communs de placement appartenant aux personnes résidentes du Québec s'établit à 20,2%. L'évolution de la valeur des fonds d'actions au Québec a suivi en général l'indice du S&P/TSX ces dernières années. Leur popularité, en termes de ventes nettes, a semblé en général avoir entraîné à la baisse ou freiné la croissance de la valeur relative de ces fonds, à la suite de la crise financière de l'automne 2008. Cependant, il y a eu du rattrapage à cet égard, en particulier depuis décembre dernier.

Hausse du marché des fonds communs

L'ISQ constate une hausse de 13,5% du marché des fonds communs dans les placements québécois au cours de la période du 30 juin 2012 au 30 juin 2013. Au Canada, la valeur totale du marché des fonds communs de placement a progressé de 8,9%. L'Institut enregistre cependant une faible hausse de 0,3% de la valeur des fonds communs au Québec au deuxième trimestre de 2013, comparativement à une baisse de 1,5% observée au Canada. L'industrie est en croissance: il s'agit d'une quatrième hausse trimestrielle consécutive au Québec. Sur une base annuelle, la valeur des fonds d'actions est de 13%, celle des fonds équilibrés, de 17,7%, celle des fonds obligataires à revenu fixe, de 12,7% et celle des fonds du marché monétaire, de 1%.

Au premier rang: les fonds d'actions

La segmentation des résultats révèle toujours une préférence des Québécois pour les fonds d'actions, qui occupent 36,2% du portefeuille moyen au deuxième trimestre de 2013. Suivent les fonds équilibrés, qui constituent 34,7% du portefeuille, et les fonds obligataires à revenu fixe avec 22,4%. Les fonds du marché monétaire ne représentent que 2,8% de l'actif accumulé dans les fonds communs de placement au Québec. Il y a 28 manufacturiers de fonds communs de placement disponibles au Québec. Les distributeurs offrent aussi d'autres fonds communs.