«Tout commence par l'épargne.» C'est le principe de base que répète Jocelyne Houle-LeSarge, présidente et directrice générale de l'Institut québécois de planification financière (IQPF). «Pour investir dans des fonds communs, il faut des sous, et ces sous, il faut les avoir économisés.»

Ça semble évident, mais il y a des âges où ça l'est moins. «La consommation par endettement est l'ennemie de l'épargne. Et elle touche surtout les jeunes qui, après de longues études, reçoivent enfin leurs premiers vrais salaires.»

Joanne de Laurentiis, présidente de l'Institut des fonds d'investissement du Canada (IFIC), abonde dans le même sens. «Il faut s'ouvrir les yeux sur la consommation inutile. La façon la plus simple est de faire un budget. Suivre son argent à la trace est un moyen de réprimer un peu sa compulsion à consommer.»

Cette démangeaison dépensière est d'autant plus déplorable que, selon Mme de Laurentiis, en matière d'épargne, le facteur fondamental est le temps. «Il est impératif de commencer tôt.»

«L'épargne n'est qu'un report de la consommation, pas du tout son annulation», explique Raymond Kerzhéro, directeur de la recherche chez PWL Capital. On économise maintenant pour les projets à long terme: la maison, les études des enfants, la retraite agréable.

«Et il n'existe aucun fonds commun dont le rendement serait si faramineux qu'il remplacerait la nécessité d'épargner. Surtout avec des taux d'intérêt aussi bas que ceux qu'on a actuellement. La composante principale de votre bas de laine, c'est le capital que vous y investissez.»

Finalement, personne n'a besoin d'avoir accumulé un million pour commencer à investir. Selon l'IFIC, 57% des gens font un premier placement de moins de 50 000$. Et 30% commencent avec moins de 10 000$.