C'est un lundi matin, à l'angle de deux rues du centre-ville, que Stéphanie Leblanc a reçu le coup de téléphone fatidique de Margarita Lafontaine.

«Margarita m'a dit qu'elle avait trouvé comment donner de la visibilité aux femmes en affaires: en créant un magazine. Je me suis assise sur un banc tellement j'étais emballée!»

À l'époque, en 2006, Stéphanie Leblanc était membre de l'équipe de restructuration et insolvabilité de PricewaterhouseCoopers (PwC). «De par leur nature, constate-t-elle, les femmes veulent se prouver beaucoup plus par leurs compétences que par leur réseautage.»

Ces compétences, elles pourraient les mettre en lumière en écrivant dans un magazine qui s'adresserait à l'ensemble de la communauté d'affaires.

Il y avait tout de même un léger obstacle: «On n'avait aucune expérience en édition.»

Comptable agréée et syndic de formation, Stéphanie Leblanc savait cependant comment monter un plan d'affaires.

Pendant un an et demi, elle a consacré ses week-ends et ses vacances au projet. En septembre 2007, le magazine Premières en affaires naissait. Deux mois plus tard, son fils Maxime faisait de même, ce qui donne la mesure de son énergie. «Il m'a accompagné partout!»

Jusqu'en 2010, elle a été coéditrice du magazine, sans pour autant délaisser ses activités chez PwC. «C'était devenu une passion», dit-elle. Elle relisait tous les textes, validait l'information. «Je ne vendais pas de la pub pour vendre de la pub, je voulais faire avancer la cause!»

Puis la progression de sa carrière ne lui a plus permis de mener deux vies de front. Sa cause lui demeure cependant vrillée au coeur.

Maintenant associée déléguée chez PwC, elle dirige le groupe Les ProfessionnElles du bureau de Montréal, voué au rayonnement du talent des employées.

Les femmes, toujours.