Les prix des métaux précieux et du concentré de fer ont subi les plus fortes baisses depuis l'an dernier, tandis que ceux du zinc, de l'aluminium et du nickel ont réussi à progresser en dépit du pessimisme du secteur des matières premières.

Toutefois, le plancher n'est pas loin, selon la récente revue du marché des métaux réalisée par Mark Turner, de Scotia Capital. L'analyste a réduit légèrement ses perspectives de court et moyen termes du prix des métaux, sauf pour le cuivre, le métal qui offre les meilleures perspectives de moyen et de long terme.

«Nous croyons que le prix actuel au comptant des métaux constitue un plancher dans le court terme, dit-il. Il pourrait connaître ensuite une remontée notable dans le moyen et le long terme à mesure que des déficits de l'offre par rapport à la demande vont apparaître.»

Pessimiste pour le fer

L'analyste est toutefois pessimiste pour le marché du concentré de fer. L'émergence attendue de gros surplus de production s'est concrétisée, amenant des chutes de prix plus importantes que prévu, à autour de 78$US la tonne actuellement.

Du coup, l'analyste a réduit de 12% ses prévisions de prix pour les années 2015 à 2017, année où le cours moyen devrait descendre autour de 80$US la tonne. Cela se compare à un prix moyen prévu de 99$US la tonne cette année et d'un prix moyen de long terme de 100$US.

Par ailleurs, M. Turner demeure optimiste pour les marchés du zinc et du nickel. Selon lui, le déficit de production mondiale de zinc par rapport à la demande est là pour rester un bon bout de temps et amènera de meilleurs prix. Il entrevoit un prix moyen du zinc de 1,10$US la livre en 2015.

Même son de cloche pour le marché du nickel, dont le déficit de l'offre par rapport à la demande devrait s'amorcer en 2015. Toutefois, les mauvaises conditions actuelles du marché de l'acier, le principal débouché du nickel, reporteront d'environ six mois la réaction à la hausse du prix.

L'analyste a réduit sa prévision du prix moyen du nickel en 2015 à 8,50$US la livre. Pour le long terme, M. Turner est d'avis que le sous-investissement causé par la baisse des prix engendra un déficit de production par rapport à la consommation de cuivre, de zinc et de nickel à partir de 2017.

«Ainsi, nous continuons d'entrevoir une hausse significative du prix des métaux sur plusieurs années vers la fin de cette décennie», prévoit le spécialiste.