En cette période de baisse draconienne des investissements miniers, les quelques sociétés d'exploration minière qui font des découvertes importantes ou offrent des projets bien ficelés parviennent à tirer leur épingle du jeu. À titre d'exemple, les bons résultats de Balmoral, d'Intégra et de Falco stimulent l'exploration au Québec. Voici leurs projets.

De bonnes teneurs pour Balmoral

Balmoral Ressources, avec sa découverte de nickel dans le canton de Grasset, dans l'ouest de l'Abitibi, à 40 km à l'est du site de sa découverte d'or du canton Martinière, près de la frontière ontarienne, se tire plutôt bien d'affaire.

Martinière, qui a permis à Balmoral d'obtenir le titre de Prospecteur de l'année en 2013, est située sur une formation géologique similaire, à une quarantaine de kilomètres à l'est de la supermine d'or Detour Lake, en Ontario.

« Les résultats de Grasset indiquent déjà un gisement avec de bonnes teneurs en nickel, avec du platine-palladium et un peu de cuivre », constate Michel Champagne, directeur général de la Société d'investissement dans la diversification de l'exploration (Sidex).

« La question est de savoir s'il y a de gros volumes là-dessous. Si oui, ça va être une mine facile et ça va aller vite. C'est accessible par route, il n'y a pas d'habitations. Ils ont des avantages qui leur permettent d'aller assez vite », dit M. Champagne.

Sidex est un partenariat formé par le gouvernement du Québec et le Fonds de solidarité FTQ pour stimuler l'exploration minière. Ils y ont investi 25 millions chacun en 2001. Depuis, Sidex a participé à plus de 100 projets et sociétés, dont ceux de Balmoral.

Balmoral dispose présentement de plus de 8 millions en comptant et 6,5 millions en bons de souscription (warrants) rentables à exercer pour leurs propriétaires. Elle est donc suffisamment nantie pour mettre en valeur ces deux découvertes.

Excellentes nouvelles pour Integra Gold

Michel Champagne, directeur général de la Sidex, est également enthousiasmé par le projet d'exploitation souterraine Lamaque, d'Integra Gold, situé tout près de Val-d'Or, juste à côté de l'ancienne mine Lamaque.

En plus de permettre le développement d'une nouvelle mine, le projet soulagera la ville d'un problème environnemental. Depuis 2009, Integra a investi 15 millions en exploration sur la propriété Lamaque. Les forages ont délimité des ressources de près de 800 000 onces d'or contenues dans une minéralisation de plus de 9 grammes d'or la tonne, une teneur jugée plus élevée que la moyenne.

Integra vient de faire d'une pierre plusieurs coups avec l'acquisition du complexe minier Sigma-Lamaque adjacent à sa propriété. Ces éléments d'actif étaient tombés aux mains d'un liquidateur à la suite de la faillite des anciens propriétaires, Mines McWatters et Century Mining.

Ces deux entreprises ont laissé en héritage une immense fosse à ciel ouvert, une montagne de stériles miniers, un parc à résidus et une usine de traitement d'une capacité de 2200 tonnes par jour maintenue en état de fonctionnement.

Integra n'a payé que 8 millions pour ces éléments d'actifs, dont 1,8 million payable au comptant. Une somme de 1,05 million provenant de Fournier et Fils servira à payer une partie de l'exigence de comptant.

Fournier et Fils pourra ainsi prélever des agrégats pour la construction dans la montagne de stériles, tout en déboursant une partie des frais de restauration du complexe. En outre, ses prélèvements d'agrégats permettront de réduire le coût de restauration total. Integra et Fournier et Fils se partageraient les 3,5 millions cédés en garantie de restauration au gouvernement du Québec par Century.

« L'acquisition de l'usine de traitement permettra de réduire nos coûts d'exploitation par rapport au traitement à forfait du minerai qui était envisagé », fait valoir Hervé Thiboutot, vice-président principal d'Integra.

L'étude économique préliminaire d'Integra suggère la faisabilité d'une exploitation de 112 400 onces d'or par année, à un coût en capital initial de l'ordre de 70 millions et à un coût au comptant et de maintien du capital de 806 $US l'once.

PHOTO FOURNIE PAR INTEGRA

« L'acquisition de l'usine de traitement permettra de réduire nos coûts d'exploitation par rapport au traitement à forfait du minerai qui était envisagé », fait valoir Hervé Thiboutot, vice-président principal d'Integra.

10 millions pour Falco

Depuis août 2013, Falco Resources réévalue avec des outils modernes la masse de données techniques et scientifiques amassées dans et autour de la mine Horne située à Rouyn-Noranda. L'investigation des données est orientée sur le potentiel en métaux précieux, lequel a pu être négligé par les exploitations précédentes.

Cette immense mine polymétallique, exploitée entre 1927 et 1976, a donné naissance à la ville de Noranda et à sa fonderie de cuivre. Treize autres mines ont été ouvertes par la suite dans un rayon de moins de 40 km.

L'analyse des données a permis jusqu'ici de trouver des ressources inférées de 2,8 millions d'onces d'or équivalentes (tous les métaux sont convertis en leur équivalent monétaire en or). Leur coût de découverte est de seulement 25 cents l'once jusqu'à maintenant.

Falco vient de réunir 10 millions afin de poursuivre ses travaux. Une part importante du budget servira au forage de la zone Horne 5 afin d'en confirmer les teneurs et largeurs interprétées à partir des archives.

Redevances aurifères Osisko est un actionnaire important de Falco, dont l'approche dans le vieux camp minier de Rouyn-Noranda s'apparente à celle de la Corporation minière Osisko à Malartic, la société mère de Redevances Osisko.

L'analyse des archives des anciennes exploitations de Malartic a permis à Osisko de découvrir et d'exploiter la plus grosse mine d'or à ciel ouvert du Canada, laquelle a été vendue à Agnico-Eagle et Yamana Resources.

PHOTO ALESSIA PIERDOMENICO, ARCHIVES BLOOMBERG