Le cuivre sera le métal le plus prisé au moins jusqu'en 2014, tandis que la production mondiale d'aluminium demeurera excédentaire.

L'or demeurera alléchant tant que les banques centrales hausseront la masse monétaire pour régler les problèmes de dette nationale.

C'est ce que soutient Onno Rutten, vice-président de Placements Mackenzie et analyste du marché des métaux pour le Fonds de métaux précieux Mackenzie Universal et le Fonds de ressources canadiennes Mackenzie Universal.

«Le prix de l'or dépasse le niveau suggéré par nos modèles à long terme. Cet écart s'explique par la crainte que l'Europe adopte la solution draconienne du rachat des obligations des pays en difficulté par la banque centrale européenne, même si elle n'en a pas le pouvoir présentement», souligne M. Rutten.

L'or fluctue présentement autour de 1770$ US l'once, tandis que le modèle de Mackenzie placerait sa juste valeur entre 1550$ US et 1650$ US.

Or: tendance haussière

Le spécialiste croit que l'or maintiendra sa tendance haussière jusqu'en 2013 ou tant et aussi longtemps que le taux d'intérêt réel, soit le taux courant moins le taux d'inflation, sera négatif.

Pour profiter du marché de l'or, Métaux précieux Mackenzie équilibre son portefeuille entre l'or en barre, les titres des gros producteurs, les petits producteurs et les sociétés qui se spécialisent dans l'acquisition de redevances.

Même si Mackenzie n'aime pas la récente acquisition dans le cuivre, Barrick Gold demeure son premier choix parmi les gros producteurs d'or.

Le fonds possède aussi une importante participation dans Royal Gold. Son plan d'affaires axé uniquement sur l'acquisition de redevances sur la production des mines d'or l'abrite des hausses de coûts de production.

Chez les plus petites sociétés minières, le premier choix est Tahoe Resources, en raison de son important projet d'exploitation d'argent au Guatemala, dont le financement est complété.

Selon M. Rutten, le prix de l'argent pourrait profiter de la reprise. «Il s'agit d'un projet d'exploitation d'argent de grande qualité et il n'y en a très peu dans le monde», précise-t-il.

Métaux communs: avantage cuivre

Dans les métaux communs, le cuivre est le préféré de M. Rutten. Il croit que la période de resserrement monétaire de la Chine est terminée et que la demande va se redresser.

Du côté de l'offre, les retards sont fréquents dans la construction ou l'agrandissement de mines. Par conséquent, il entrevoit un marché vigoureux jusqu'en 2014.

First Quantum Minerals est la plus forte position du Fonds de ressources Mackenzie dans le secteur du cuivre. «On aime la qualité des dirigeants et des projets de croissance», dit le gestionnaire.

Par ailleurs, selon M. Rutten, le marché de l'acier de la Chine évolue vers des produits de haut de gamme.

Ces produits, ajoute-t-il, doivent être plus efficaces au point de vue de la consommation d'énergie. C'est pourquoi la demande de métaux de spécialité, qui servent à les fabriquer, comme le niobium, le tungstène et le vanadium, devrait croître substantiellement.

À son avis, le titre de IAMGOLD permettrait à la fois de profiter du marché de l'or et de celui du niobium, grâce à sa mine Niobec, où une expansion importante est prévue.

Largo Resources, par sa filiale brésilienne, et American Vanadium, sont, quant à eux, des titres qui permettraient de profiter directement du marché du vanadium.

Pas de récession à répétition

La dette des pays de la zone euro continue d'inquiéter les marchés et de plus en plus d'analystes prévoient une récession sur ce continent. Cependant, aucun d'entre eux n'entrevoit une nouvelle récession mondiale.

«Le ralentissement de la production industrielle dans les pays émergents est une source d'inquiétude, constate Matt Fenley, analyste chez GMP Securities. Cependant, nous ne percevons aucune fissure dans nos principaux indicateurs économiques précurseurs. La Chine et les États-Unis sont encore en expansion.»

Même son de cloche de Carl Paraskevas, économiste à la Lloyds Bank. Il trouve que les métaux sont survendus aux prix actuels, ayant connu une baisse de l'ordre de 20% depuis le début de l'année.

M. Paraskevas observe une augmentation des importations de métaux non ferreux de la Chine.

«La reprise sera inégale parmi les métaux, dit-il. Certains, comme le cuivre, connaîtront de bonnes performances, alors que d'autres, comme le plomb et l'étain, éprouveront plus de difficultés.»

David Thurtell, analyste chez Citi Investment Research&Analysis, observe lui aussi que les prix des métaux ne sont plus chers au cours actuel, même si la crise européenne pourrait les faire reculer davantage à court terme.

«Nous craignons que les problèmes de la zone euro soient très loin d'être maîtrisés, soutient M. Thurtell. Nous croyons que le marché des métaux ne se stabilisera pas avant la deuxième moitié de 2012, moment où on aura trouvé une solution à la crise européenne, d'une façon ou d'une autre.»