Un peu avant les Fêtes, l'an dernier, Lolë a implanté un système de convoyeurs intelligents et d'étiquettes informatisées dans ses entrepôts. Les employés de l'entreprise québécoise peuvent maintenant identifier les vêtements dans une boîte de livraison en quatre secondes.

« Dans une boîte, on peut retrouver huit manteaux. Il y a plus de morceaux s'ils sont plus petits. S'il s'agit de maillots de bain, il pourrait par exemple y en avoir 200 », illustre Simon Chalifoux, directeur des technologies de l'information chez Lolë.

« C'est beaucoup plus rapide que de faire le décompte à la main », dit-il.

Chaque étiquette est équipée d'une puce à radiofréquence qui identifie le vêtement en indiquant des détails tels que le modèle et la couleur du morceau. Lolë envoie ces étiquettes informatisées aux fabricants chinois, qui les attachent aux vêtements avant de les livrer.

Le nombre de puces fabriquées pour Lolë pour une année ?

« Deux millions », dit Anthony Palermo, président de RFID Academia, firme montréalaise qui a créé le système pour Lolë.

Les boîtes de vêtements arrivent ensuite aux centres de distribution de Lolë à Longueuil et à Seattle. Les employés les sortent des conteneurs, puis les chargent sur un convoyeur intelligent. Celui-ci lit le contenu des boîtes en quatre secondes et inscrit automatiquement les produits dans le logiciel qui tient l'inventaire.

Le système permet aussi de vérifier que les manufacturiers ont livré la bonne quantité de marchandise, explique Anthony Palermo.

« Si la boîte doit contenir 90 pantalons, mais que le convoyeur n'en compte que 87, tu peux te retourner et dire au fabricant que tu lui paieras seulement les 87 morceaux qu'il t'a livrés. »

- Anthony Palermo, président de RFID Academia

Avec les étiquettes munies de puces, il est aussi beaucoup plus rapide de faire un décompte d'inventaire pour un entrepôt entier, tâche qu'il faut réaliser plusieurs fois par année.

DIMINUTION DES COÛTS DE TECHNOLOGIE

Les grands détaillants, comme Walmart, se servent de systèmes similaires depuis des années. Mais les coûts de la technologie ont aujourd'hui beaucoup diminué, ce qui la rend accessible aux plus petites entreprises.

« Une puce à radiofréquence coûte 10 cents, dit Anthony Palermo. Une puce pour du Bluetooth, la technologie sans fil la plus abordable après la RFID, ou radiofréquence, coûte 5 $. »

Avant d'avoir ces étiquettes informatisées, Lolë utilisait des étiquettes traditionnelles avec un code à barres.

« Maintenant, chaque copie d'un modèle particulier est identifiée par son numéro individuel, dit Simon Chalifoux, de Lolë. Auparavant, avec les codes à barres, il y avait un identifiant qui était le même pour tous les morceaux du même modèle. »

C'est donc possible d'avoir la liste plus rapidement, mais aussi plus précisément, des morceaux qui ont été reçus, de ceux qui n'ont pas été livrés et de ceux qui devraient être reçus.

EN CHIFFRES

200

Nombre d'employés de Coalision, l'entreprise qui produit et distribue Lolë

0,10 $

Coût d'une puce à radiofréquence

4 secondes

Temps que prend un convoyeur de Lolë pour détecter le contenu d'une boîte de 200 maillots de bain

Idéalement, Lolë aurait également des convoyeurs chez les manufacturiers. L'entreprise pourrait alors savoir ce qui a été envoyé à l'avance, et avec précision. Cela pourrait aussi sans doute aider le fabricant à limiter les erreurs dans les commandes expédiées.

L'entreprise fait toutefois affaire avec plusieurs fabricants et change également de manufacturiers à quelques reprises au cours de l'année. Ce projet n'a donc pas été retenu, bien qu'il ait été considéré.

BRANCHER LES BOUTIQUES

Lolë a par contre implanté un système similaire pour confirmer ses propres envois de ses entrepôts vers les boutiques, même si elle ne s'en sert pas encore.

« Après qu'un employé a rempli une boîte avec les produits qui doivent être livrés, la boîte en question passe dans un convoyeur, qui vérifie si le compte est bon », explique Simon Chalifoux.

La prochaine étape, c'est de brancher les boutiques.

Un peu comme dans les entrepôts, les employés pourraient utiliser un lecteur manuel pour confirmer les commandes entrantes et ajouter automatiquement les produits dans l'inventaire.

« J'installe cette technologie dans mon magasin de Saint-Denis le 29 octobre pour la tester », dit Simon Chalifoux.

C'est à partir de là que le client pourrait réellement voir des changements.

Un acheteur pourrait par exemple voir l'inventaire du magasin sur le web et aller chercher le pantalon qu'il désire ou le commander en ligne.

Équipée d'une telle technologie, une entreprise pourrait également concevoir des cabines d'essayage intelligentes et branchées.

Un exemple: un client entre avec un pantalon et l'essaie. La cabine détecte le modèle et lui suggère un chandail complémentaire au moyen de l'écran d'une tablette installée au mur. Au toucher d'un bouton, un employé du magasin lui apporte le vêtement qu'il désire.

C'est l'expérience client 3.0.

Bientôt chez Lolë ?