Dans l'univers hautement numérisé de demain, les entreprises devront élaborer des modèles d'affaires plus collaboratifs, selon les spécialistes. Quand l'ère du 2.0 s'impose aux entreprises.

L'internet entre dans une nouvelle phase de son existence. De mode de communication efficace, le réseau des réseaux étendra ses tentacules à toutes les facettes de gestion des entreprises, croit Salim Hasham, associé chez PwC.

Et cette réalité bousculera les façons de faire.

«Dans les prochaines années, internet sera à ce point intégré dans le fonctionnement des entreprises qu'il aidera à la prise de décision. Il permettra l'intégration de connaissances qui touchent non seulement les processus propres à une entreprise, mais celles sur ses clients et ses partenaires», dit-il, indiquant que tous ces acteurs seront tranquillement, mais sûrement connectés entre eux.

Le phénomène devrait mener à l'automatisation de la cueillette, du traitement et du transfert des données qui importent aux entreprises. Ultimement, même certaines prises de décisions devraient être automatisées.

8900 milliards en 2020

La firme International Data Corporation (IDC) prévoit que les dépenses nécessaires à cette «convergence digitale» - qui inclut le prolifique secteur de l'internet des objets - devraient représenter 8900 milliards US en 2020.

Dans une étude publiée au printemps dernier, l'institut américain Pew Research avance que l'internet devrait devenir d'ici 2025 «comme l'électricité», soit un élément invisible profondément intégré dans le quotidien et les actions des gens et des organisations.

Les informations qu'auront les entreprises sur leur clientèle transformeront les services offerts. Plus personnalisés, ils pourront ultimement prendre en considération les préférences de leurs clientèles et adapter leur production en conséquence.

Encore faudra-t-il que les entreprises sachent dompter la bête. Pour ce faire, elles devront élaborer des modèles d'affaires plus collaboratifs, selon Salim Hasham, de PwC. Elles devront tisser davantage de liens avec leurs partenaires d'affaires.

Intégration plus marquée

«Nous observerons au cours des 5 ou 10 prochaines années une intégration plus marquée entre les activités des entreprises. Je crois que l'idée de l'entreprise comme une entité unique devrait diminuer», dit M. Hasham.

Son de cloche similaire de la part de Thomas Triplet, chercheur scientifique de données au Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM). Il estime que la multiplication des partenariats sera accompagnée d'une «hyperspécialisation» des entreprises qui offrent des services informatiques et de télécommunications.

Spécialisation

Car voilà, il sera de plus en plus difficile pour une entreprise de réaliser l'ensemble des tâches: stockage et traitement de données, services d'analyses, création d'algorithme permettant l'automatisation des activités d'une organisation.

«Au fil des ans, des entreprises seront spécialisées dans le traitement de données et d'autres dans le transfert, le stockage ou l'analyse», pense-t-il.

2015: l'année de la troisième plateforme



Les dépenses mondiales en TIC devraient croître de 3,8% en 2015, selon le cabinet IDC. Cette croissance devrait essentiellement provenir des technologies issues de la «troisième plateforme», qui désigne les technologies liées à la mobilité, l'infonuagique, les réseaux sociaux et les données volumineuses (le big data).

Cette plateforme succède aux précédentes qui ont marqué le secteur, soit l'ordinateur central et l'informatique répartie. En 2015, la mobilité - appareils et applications - devrait totaliser 40% de la croissance des dépenses IT. L'infonuagique totalisera pour sa part 118 milliards en dépenses.

Les investissements dans le big data devraient atteindre 125 milliards. «La troisième plateforme apportera l'innovation, la croissance et la perturbation dans tous les secteurs en 2015», a déclaré Franck Gens, analyste en chef chez IDC, à l'occasion des prévisions d'IDC pour 2015.

Plus de 3 milliards d'internautes

Plus de 3 milliards de personnes sont désormais branchées, selon le dernier rapport annuel de l'Union internationale de télécommunications, publié le 24 novembre dernier.

L'agence des Nations unies pour le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) révèle que l'utilisation de l'internet continue de croître à un rythme constant de 6,6% en 2014: 3,3% dans les pays développés et 8,7% dans les pays en développement.

Le nombre d'internautes dans les pays en développement a doublé entre 2009 et 2014, et ces pays regroupent désormais les deux tiers des personnes connectées dans le monde. Sur les 4,3 milliards de personnes qui n'utilisent pas encore l'internet, 90% vivent dans des pays en développement.