Des éoliennes bientôt aussi hautes que la tour Eiffel, des véhicules moins gourmands, des capteurs solaires plus efficaces, les innovations sont nombreuses. L'appétit énergétique mondial progresse rapidement, et l'utilisation des nouvelles sources d'énergie coûte cher.

La consommation d'énergie a presque doublé sur la planète de 1973 à 2011, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Le pétrole demeure la source la plus populaire, représentant plus de 40% de l'énergie produite dans le monde. Le secteur du transport est le plus gros consommateur. Il accapare près des deux tiers de l'or noir!

Transport plus efficace

Au cours des prochaines années, les automobiles et camions légers devraient cependant en consommer de moins en moins. «La recherche pour les voitures hybrides a entraîné plusieurs améliorations sur celles ayant un moteur à combustion», constate Gaëtan Lafrance, professeur honoraire à l'INRS-EMT.

Et ce n'est pas fini. D'ici 2020, l'efficacité des véhicules individuels devrait grimper de 20% aux États-Unis, selon les prévisions de la U.S. Energy Information Administration. Le reste de la planète devrait suivre sensiblement la même tendance, estime Gaëtan Lafrance. Du côté des camions lourds, le gain d'efficacité devrait être d'environ 10%.

Le remplacement du diesel par du biogaz, dans le transport lourd, pourrait également avoir une incidence importante. «Il entraîne une diminution de la production des gaz à effet de serre de 90%, indique Jean-François Samray, président-directeur général de l'Association québécoise de la production d'énergie renouvelable. C'est très répandu dans les autobus en Norvège et en Suède. Au Québec, le Groupe Robert commence à en utiliser pour ses camions.»

La production de combustibles renouvelables devrait tripler d'ici 2020. «Mais c'est encore marginal», nuance Gaëtan Lafrance.

Les énergies solaire et éolienne

Du côté de la production d'électricité, l'énergie éolienne aura une incidence significative. Elle devrait croître de 72% d'ici 2020, indique Gaëtan Lafrance. Il faut dire que les éoliennes sont plus efficaces et plus puissantes qu'auparavant. «Il y a eu plusieurs innovations, notamment des matériaux antigivre et offrant une résistance moindre», souligne Jean-François Samray.

De petites éoliennes pouvant s'intégrer dans la trame urbaine ont aussi été créées. Elles sont toutefois plus répandues de l'autre côté de l'Atlantique. «L'Union européenne a adopté une norme, signale M. Samray. Les nouvelles maisons devront produire autant d'énergie qu'elles en consomment d'ici 2020.»

Pour y parvenir, les technologies solaires seront également mises à contribution. En forte croissance, elles ont toutefois un impact limité pour l'instant. De plus, au Québec, l'énergie solaire demeure plus chère que l'hydroélectricité. «Pour la chauffe, cependant, c'est très intéressant, note Jean-François Samray. Ce peut être autant pour réchauffer l'eau d'une piscine que pour une utilisation en industrie. La Laiterie Chagnon, par exemple, utilise des capteurs solaires pour le chauffage de son bâtiment, le lavage et la pasteurisation.»

Peu encourageant

Globalement, la consommation d'énergies renouvelables devrait croître de 30% d'ici 2020. «C'est intéressant, étant donné que la demande totale n'augmente que de 2,7%, souligne Gaëtan Lafrance. Par contre, il faudrait faire beaucoup plus pour que les sources d'énergies renouvelables remplacent plus de combustibles.»

Dans ses perspectives 2012, l'AIE qualifie d'ailleurs de «peu encourageante» l'évolution actuelle des énergies propres. Elle se disait également préoccupée de «constater la lente diffusion des technologies améliorant l'efficacité énergétique».

Par ailleurs, le charbon représente encore environ 10% de la consommation mondiale d'énergie. C'est la source la moins chère, mais aussi la plus polluante. Or, peu d'efforts sont déployés pour en hausser l'efficacité. L'accroissement de son utilisation pour produire de l'électricité est la tendance la plus grave relativement aux changements climatiques, selon l'AIE.