Au Québec, les combustibles fossiles (pétrole raffiné, gaz, etc.) couvrent 60% de nos besoins énergétiques. Les 40% résiduels sont issus de l'électricité, dont 92% sont produits par hydroélectricité. Dans cette filière, où le Québec est un champion, les projets de production d'énergie, d'exportation et d'électrification des transports ne manquent pas. Ce qui donne inévitablement lieu à de nombreuses contestations.

Le plus gros chantier actuellement en cours au Québec n'est ni la construction des nouveaux CHUM ou CUSM, mais celui du complexe hydroélectrique la Romaine. Ce projet de près de 7 milliards de dollars, dénoncé en vain par les écologistes et une partie de la population, a été entrepris en 2007 sur la rivière Romaine, au nord de Havre-Saint-Pierre, sur la Côte-Nord.

Trois des quatre barrages de la Romaine sont en chantier. Le premier barrage devrait entrer en fonction en 2014. La fin de tous les travaux est prévue pour 2020. Selon Yvan Cliche, porte-parole d'Hydro-Québec, le complexe la Romaine produira à terme 1500 MW (mégawatts), ce qui viendra s'ajouter aux quelque 43 000 MW actuellement produits par la société d'État.

Même si elle coûte trop cher à produire (de 0,10$ à 0,12$ le kilowatt/heure), qu'elle est trop bruyante et qu'elle défigure les paysages aux yeux de certains, l'énergie éolienne n'en demeure pas moins une filière qui a le vent en poupe.

Quatre chantiers, totalisant près de 350 MW, sont en cours en Gaspésie (New Richmond), dans le Centre-du-Québec (MRC de l'Érable), dans Chaudière-Appalaches (région de Thetford Mines) et en Montérégie (Saint-Cyprien-de-Napierville).

Exportation et surplus

Autre dossier d'importance: le projet Northern Pass, une nouvelle ligne de transport de 1100 MW (qui s'ajouteront aux capacités de 2260 MW déjà en place) et qui permettra à Hydro-Québec d'augmenter ses exportations d'électricité vers les États-Unis. Or, les écologistes et une partie de la population (au Québec et au New Hampshire, où la ligne sera érigée) contestent vertement le projet.

À moins de vivre sur une autre planète, à peu près tout le monde sait que le Québec jongle avec un surplus d'énergie. Une bonne nouvelle en soi, car peu de nations peuvent se vanter de nager dans l'abondance. Toutefois, ce surplus devrait coûter 1,5 milliard aux Québécois d'ici 2020 parce que la demande ne sera pas aussi forte que prévu, notamment dans le secteur manufacturier.

Dans ce contexte de surplus énergétique, le ministère des Ressources naturelles a récemment annulé le programme de minicentrales hydroélectriques initié par le gouvernement libéral.

Électrification des transports

Tout le monde est pour la vertu et veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Le Québec n'y échappe pas. Dans la foulée, Hydro-Québec et une flopée de partenaires ont créé le Circuit électrique, c'est-à-dire une infrastructure de recharge nécessaire pour soutenir l'arrivée des véhicules électriques (VE) rechargeables au Québec.

À ce jour, environ 150 bornes de recharge ont été installées dans 34 villes réparties dans 10 régions du Québec. Ces bornes sont surtout situées dans des grands stationnements. En 2013, de nouvelles bornes de recharge seront installées, notamment en Outaouais, dans certaines rues de Montréal.