Pour la plupart des entreprises, la mobilisation se résume à une communication ouverte, l'engagement des employés, la flexibilité dans les horaires ou une réputation enviable qui attire les candidats. Mais pour faire sa place dans la liste des meilleurs employeurs et y rester pendant des années, il faut faire plus. Ou autrement.

Comprendre les autres cultures

Ultra Electronics Forensic Technology a son siège social à Montréal et des bureaux à travers le monde (États-Unis, Irlande, Mexique, Suisse, Thaïlande, Afrique du Sud). Depuis des années, l'entreprise s'efforce de comprendre la culture de ses employés étrangers. «Nous organisation a des formations en classe et en ligne avec des spécialistes qui nous parlent de l'histoire, de l'économie, de la religion ou des coutumes d'affaires des autres pays, explique Elisabeth Lecavalier, vice-présidente ressources humaines. On veut montrer à nos employés que les patrons veulent mieux les comprendre et être plus empathiques à leur égard.»

Illustrer ses objectifs différemment

Après des années difficiles, la direction d'Ultra Electronics Forensic Technology cherchait un moyen pour informer son équipe des nouvelles cibles financières, mais sans tout dévoiler. «Nous avons d'abord annoncé la grandeur de la perte, ce qui était un revirement pour nous au niveau des communications, explique Mme Lecavalier. Par la suite, nous voulions partager notre évolution, sans donner les chiffres précis. Nous avons donc installé dans le bureau un thermomètre où l'on montrait comment avançaient les ventes et le chiffre d'affaires, chaque trimestre. Ce climat de franchise incite les employés à parler de ce qu'on peut améliorer.»

Se passer des RH 

Dans un sondage interne, une partie des 260 employés d'Ultra Electronics Forensic Technology estimaient que la haute direction n'était pas assez présente au quotidien. Les patrons ont donc bâti un plan d'action à partir des idées des employés. «Lors d'un groupe de discussion, ils ont échangé en présence de la haute direction, sans que l'équipe des ressources humaines serve d'intermédiaire. La tête et la base de l'entreprise travaillaient ensemble et on mettait du pouvoir entre les mains des employés. Ça a donné beaucoup de crédibilité à la direction.»

PHOTO FOURNIE PAR ELISABETH LECAVALIER

Elisabeth Lecavalier vice-présidente ressources humaines Ultra Electronics Forensic Technology 

Égaler les dépenses du Vendredi fou

Ivanhoé Cambridge, filière immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a trouvé un moyen de favoriser la responsabilité sociale de ses troupes, sans mettre de côté ses objectifs d'affaires. «Durant le week-end du Vendredi fou, nos employés pouvaient magasiner dans nos centres commerciaux et nous remettre leur facture le lundi, souligne Josée Dubuc, vice-présidente ressources humaines. On égalisait leurs dépenses, jusqu'à concurrence de 250 $ par employé, pour faire un don à des oeuvres de charité. Nous avions un budget de 25 000 $ pour nos équipes à travers le monde et les dons étaient remis proportionnellement à des organismes de chaque ville. En plus d'augmenter notre implication sociale, ça permettait à nos employés de mieux comprendre nos centres.»

Journée mondiale du bénévolat

Plutôt que d'organiser plusieurs journées de bénévolat local à travers la planète, Ivanhoé Cambridge a fait du 12 septembre dernier sa journée mondiale du bénévolat. «Des centaines d'employés ont donné de leur temps le même jour, à travers le monde, souligne Mme Dubuc. On a fini la journée par des célébrations durant lesquelles les gens ont échangé sur leur expérience. Certains plantaient des arbres, servaient des repas et triaient des dons, alors que d'autres ont donné leur expertise à des organismes.»

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Josée Dubuc, VP RH d'Ivanhoe Cambridge

Au-delà de la tâche

Le sens de l'hospitalité des employés d'un hôtel peut faire toute la différence auprès des clients. Voilà pourquoi les Hôtels Delta veulent faire comprendre à leurs employés que leur travail est plus important qu'ils ne le croient. «Quand les préposés nettoient une chambre, ce n'est pas la tâche la plus valorisante qui soit, affirme Félix Bisson, directeur des ressources humaines. Toutefois, on les encourage à faire de petits gestes en extra pour satisfaire les clients. Par exemple, s'ils voient qu'une personne est malade, ils peuvent prendre un moment pour aller lui chercher un thé vert. Ainsi, lorsqu'ils rentrent à la maison, au lieu de dire qu'ils ont nettoyé 14 toilettes, ils pourront raconter leur initiative et dire comment ils ont dépassé les attentes du client.»

La famille

La direction des Hôtels Delta tient à maintenir une dynamique de petite entreprise, proche d'une ambiance familiale. «Durant les Fêtes, on travaille fort pour surprendre nos employés avec des partys mémorables, dit M. Bisson. Il y a deux ans, on a organisé une soirée sur les années 30 et la prohibition, pour voyager dans le temps. Cette année, on prépare un dîner en blanc. Afin de créer un engouement envers l'activité, on a créé une page Facebook pour que les employés tentent de deviner la thématique annuelle.» La direction prône également les petites attentions. «Le directeur général est toujours sur le plancher. On donne des popsicles aux préposés quand il fait chaud. On souligne les blagues ou les bons coups à l'interne.»

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Felix Bisson, directeur RH - Hotels Delta Montreal