Varennes abritera bientôt le tout premier bâtiment institutionnel québécois dont le bilan annuel énergétique sera nul. Grâce, en grande partie, aux énergies renouvelables, la nouvelle bibliothèque municipale de cette ville de la Montérégie produira autant d'énergie qu'elle en consommera. Ce qui lui conférera le titre de «nette zéro».

Mais attention, prévient Martin Damphousse, maire de Varennes et l'un des plus grands promoteurs du projet: la nouvelle bibliothèque ne sera pas autonome d'un point de vue énergétique.

«Nous serons reliés au réseau d'Hydro-Québec en tout temps, dit-il. En hiver, nous consommerons davantage que ce que nous produirons. Mais pendant une partie du printemps et de l'automne, et durant tout l'été, nous retournerons au réseau ce que nous produirons en trop. D'où un bilan de consommation nul.»

Les énergies renouvelables joueront un rôle de premier plan dans ce bâtiment du savoir dont l'inauguration est prévue en août 2014. Par exemple, 428 panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit permettront de produire annuellement quelque 184 kWh par mètre carré. Un système géothermique doté de neuf puits réduira les frais de chauffage et de climatisation. En tout, la production énergétique annuelle du bâtiment devrait avoisiner les 120 000 kWh.

Parmi les autres composantes qui favorisent un meilleur rendement écoénergétique de la bibliothèque: orientation optimale du bâtiment pour profiter au maximum de l'énergie solaire passive, enveloppe performante du bâtiment de R38, masse thermique dans le plancher, etc.

Des économies annuelles de 60 000$

La consommation énergétique sera de 78,5% moins importante que dans un bâtiment de même dimension construit de façon traditionnelle, ce qui représentera une économie d'environ 60 000$ annuellement pour la Ville. La réduction des gaz à effet de serre oscillera autour de 302 tonnes.

Outre les énergies propres, le travail collaboratif en amont entre tous les corps de métier, les architectes et les ingénieurs a permis une meilleure planification. «Tout a été étudié avec minutie. Par exemple, il a été décidé de ne pas installer une machine distributrice de boissons gazeuses. Ce type d'équipement consomme annuellement autant que 50 ordinateurs», cite en exemple le maire Martin Damphousse.

CanmetÉNERGIE, organisme fédéral qui gère notamment des programmes liés aux énergies renouvelables et qui compte 110 scientifiques, ingénieurs et technologues à Varennes, a servi de bougie d'allumage. «Ils sont dans notre cour; ils ont pris contact avec nous pour nous convaincre d'aller de l'avant», dit M. Damphousse.

Cette bibliothèque de 10 millions est également l'affaire d'une partie des entreprises de Varennes, qui ont injecté quelque 2,1 millions par l'entremise d'un fonds philanthropique créé par la Ville.