Malgré les coupes dans leurs budgets de fonctionnement, la moitié des MRC ont l'intention de préserver leur centre local de développement (CLD), selon un sondage interne du ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire. Près de 40% des MRC comptent intégrer les activités de l'organisme au sein de leur administration respective.

En entrevue avec La Presse, le ministre Pierre Moreau indique que «la courtepointe» de solutions déployées par les MRC «témoigne de la diversité des régions du Québec et de la multiplicité des idées pour faire du développement économique».

Le ministre soutient que les régions «sont bien placées pour savoir ce qui fonctionne» sur leur territoire.

Pierre Moreau persiste et signe quant à la nécessité de réduire les budgets de fonctionnement des CLD: «Lorsque vous regardez la période couverte par les CLD, vous notez que leurs actions en développement économique n'ont eu aucune incidence positive sur la réduction du taux de chômage dans les régions du Québec.»

Du même souffle, il rappelle le plus récent rapport du Vérificateur général du Québec qui révélait que nombre de CLD avaient détourné au fil des ans des fonds destinés à l'aide aux entreprises pour payer des dépenses administratives. Pour la seule année 2013, la moitié des 120 CLD avaient agi de la sorte, selon le rapport.

Plusieurs maires avec lesquels La Presse s'est entretenue au cours des dernières semaines appuient l'initiative du gouvernement. Toutefois, d'autres se sont publiquement prononcés contre cette initiative.

Lorsqu'on rappelle à Pierre Moreau la position du maire de Gaspé, qui a dénoncé les coupes, à titre d'exemple, ce dernier s'enflamme: «Le maire de Gaspé est parti en croisade pour les CLD. Il pense que c'était la meilleure invention depuis le pain tranché.»

Rappelant que le maire de Gaspé a été président de la Conférence régionale des élus, le ministre ajoute: «Quand il y avait une CRE et un CLD à Gaspé, le taux de chômage n'était pas en baisse et il n'y avait pas une explosion économique. Eux, ils sont attachés à la structure, [...] nous, on est attachés à l'objectif qui est de faire du développement économique.»

Les débats qui gravitent autour des structures que sont les CLD détournent l'attention du but premier qui est de stimuler l'économie des régions. Le développement économique, dit-il, «n'est pas de créer deux ou trois emplois» dans un CLD, mais «d'aider des entreprises en démarrage du secteur privé à créer des emplois».

En chiffres

45%

Proportion des MRC qui ont l'intention de confier l'exercice de leur compétence au CLD actuel. Cela représente 47 des 103 MRC.

37%

Proportion des MRC qui intègrent la mission des CLD au sein de leurs structures. Cela représente 39 des MRC de la province.

3

Nombre de MRC qui, jusqu'à présent, ont l'intention de transférer leur compétence à une autre organisation, qui assumera dès lors un rôle équivalent à celui des CLD. Selon le sondage interne du Ministère, une seule MRC prévoyait partager les tâches du CLD entre elle-même et un organisme.

13

Nombre de MRC dont la décision n'est pas encore prise et qui soutiennent être en réflexion. Rappelons que les MRC qui voudront reconduire l'entente de délégation avec le CLD devront, avant le 1er décembre 2015 (ou le 31 mars 2016 pour Montréal), avoir transmis au ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire une demande en ce sens.