Plusieurs grands projets laissent espérer de solides retombées pour la Montérégie-Est, notamment l'implantation du pôle logistique à Contrecoeur, le parachèvement de l'autoroute 35 et le déménagement de Jean Coutu à Varennes. Mais de plus petits projets, comme le programme de récupération d'une entreprise de Granby, donnent un coup de pouce à l'emploi.

Une deuxième vie à la styromousse

L'entreprise Polyform, établie à Granby, a récemment conclu un partenariat pour prolonger de cinq ans le programme de récupération et de recyclage de la styromousse.

Un projet pilote à l'écocentre de LaSalle - baptisé « À la recherche du numéro 6 »-avait permis l'année dernière de détourner des sites d'enfouissement 2,5 tonnes de polystyrène.

L'entreprise, qui produit du polystyrène depuis 50 ans, le récupère et le recycle depuis le début des années 2000. « Ça fait maintenant clairement partie de la mission de notre entreprise », affirme François Beauchesne, vice-président de Polyform.

Polyform espère ainsi redonner au polystyrène « ses lettres de noblesse ». Une fois nettoyées et réduites en granules, les mousses peuvent être utilisées pour produire du remblai léger pour la construction de routes.

La matière récupérée peut également être transformée en résine de plastique destinée au coffrage pour béton permanent. « Cette solution permet de construire des bâtiments performants, plus solides, à des coûts maintenant concurrentiels par rapport aux méthodes traditionnelles comme le bois  », estime M. Beauchesne.

 Il espère qu'un jour, au Québec, le polystyrène aura sa place dans les bacs de recyclage.

 Boom attendu à Contrecoeur

 La mise en place d'un terminal de manutention de conteneurs et d'un pôle logistique dans le port de Contrecoeur est toujours dans les plans malgré le changement de gouvernement à Québec. Il s'agit néanmoins d'un projet de longue haleine qui pourrait n'être lancé qu'en 2018.

Récemment, le gouvernement de Philippe Couillard a laissé entendre que le pôle logistique, un projet de 600 millions, pourrait être réparti entre Montréal, Vaudreuil-Soulanges et Contrecoeur.

 Au cours de la dernière campagne électorale, en mars 2014, des élus libéraux de la Montérégie avaient pourtant affirmé que le gouvernement choisirait Vaudreuil-Soulanges pour l'implantation du pôle.

 Sylvain Berthiaume, directeur général du CLD de Marguerite-D'Youville, se dit néanmoins optimiste. « C'est vrai que le gouvernement libéral a ciblé Vaudreuil-Soulanges, mais tout semble indiquer qu'il n'exclura pas Contrecoeur. On semble bien placés », affirme-t-il.

 Selon une étude rendue publique par le CLD en décembre dernier, un pôle logistique à Contrecoeur générerait des investissements de 8 milliards de dollars et 24 000 emplois.

 D'ailleurs, plusieurs investissements liés au développement du pôle sont déjà en négociation et devraient se concrétiser dans les prochains mois, affirme M. Berthiaume.

 Déjà, un projet de modernisation du terminal de Logistec à Contrecoeur avait été annoncé en octobre, un investissement de 12 millions. Et ce n'est qu'un début, assure le directeur du CLD.

 Nouveaux investissements, nouveaux emplois

 Même si la main-d'oeuvre spécialisée se fait de plus en plus rare, plusieurs investissements en Montérégie-Est permettront de maintenir ou de créer des emplois dans les prochaines années.

 L'entreprise d'aéronautique de Granby Avior réalisera un agrandissement de 5,5 millions de dollars. Elle compte créer 70 nouveaux emplois.

L'année dernière, le fabricant suisse de chocolat Barry Callebaut a investi 14 millions dans son usine de Saint-Hyacinthe, ce qui a nécessité l'embauche de 10 à 15 personnes. L'entreprise prévoit investir 20 millions additionnels d'ici à 2019.

 Le groupe CLEB (Conseil et laboratoire en enveloppe de bâtiment) a quant à lui inauguré son nouveau siège social à Varennes en octobre dernier. Les entreprises Patenaude Trempe Van Dalen et Air-Ins, propriétaires des laboratoires, comptent ajouter quelque 30 emplois dans les prochaines années.

C'est également à Varennes que se construisent le siège social et l'entrepôt de Jean Coutu, actuellement à Longueuil. La construction de ce complexe de 190 millions doit se terminer cette année. À terme, 900 employés y travailleront.

Enfin, Teledyne DALSA devrait créer 300 emplois et en consolider 425 autres dans le domaine de l'imagerie numérique et des semi-conducteurs à ses installations de Bromont et de Montréal, un investissement de 67 millions.

L'autoroute 35, lentement mais sûrement

 En octobre, le gouvernement libéral a inauguré un tronçon de l'Autoroute 35 entre Saint-Jean-sur-Richelieu et la Route 133, à Saint-Sébastien. Le trait d'union de près de 500 km qui doit relier Montréal à Boston est cependant loin d'être terminé.

 Attendu depuis 1967, le parachèvement de l'A-35 doit notamment augmenter les échanges avec le Vermont, grand partenaire commercial du Québec.

La construction de la portion d'autoroute de 13 km qui devait relier Saint-Sébastien à la frontière américaine n'a cependant pas d'échéancier. « Nous ne sommes pas rendus assez loin pour être en mesure d'en préciser un », indique une porte-parole du ministère des Transports.

 Le maire de Sean-Jean-sur-Richelieu, Michel Fecteau, est pourtant sûr que le gouvernement Couillard la terminera d'ici à la fin de son mandat, d'autant plus que la portion qui reste à construire « est moins complexe », souligne-t-il.

 François Dorion, directeur général adjoint de la MRC Brome-Missisquoi, fait montre du même optimiste. Il croit que l'autoroute sera faite au moins jusqu'à la municipalité frontalière de Saint-Armand. « Lors de l'inauguration du dernier tronçon, le gouvernement s'est dit prêt à s'engager », affirme-t-il.

 « Tout le monde a très hâte que ça soit fait, surtout dans la région de Bedford, qui est beaucoup en interaction avec les États-Unis », dit-il.