L'entreprise Industrie de palettes standard (IPS) a investi 7 millions de dollars pour s'installer dans une usine de 40 000 pieds carrés avec un terrain de 200 000 pieds carrés utilisé pour l'entreposage, à Laval, il y a un peu plus d'un an. Depuis, le nombre d'employés a presque doublé - notamment avec l'embauche de réfugiés syriens - et des contrats majeurs sont en négociation. Le propriétaire, Raed Béchara, souhaite doubler son volume d'affaires.

Les camions d'IPS, suivis par des GPS, vont récupérer des milliers de palettes chez des grandes entreprises et multinationales chaque jour. C'est la matière première de l'entreprise. Elle approvisionne ensuite de grands acteurs avec ses palettes recyclées.

« Pour pouvoir vendre des palettes à des entreprises importantes qui ont besoin de stabilité, il faut avoir du volume, affirme Raed Béchara. Grâce à notre stock de plus de 120 000 palettes, nos compétiteurs ne sont pas les petits récupérateurs de palettes, mais les grands fabricants de palettes neuves. »

Actuellement, IPS a un volume de 65 000 palettes par semaine, un chiffre en croissance.

Une fois dans l'usine, chaque palette est analysée. Certaines doivent subir de petites réparations, d'autres sont si abîmées qu'on se résigne à en retirer les bonnes composantes pour les réutiliser dans la réparation, ou les vendre à des décorateurs ou fabricants de meubles.

« On peut créer toutes sortes de produits avec le bois de palettes. En ce moment, c'est à la mode. »

Les morceaux inutilisables sont envoyés au broyeur, qui peut avaler 35 tonnes de palettes à l'heure. Il les réduit en copeaux ensuite utilisés par une entreprise de fabrication de panneaux agglomérés à Lac-Mégantic. Tout est récupéré dans l'usine, même les clous.

Une fois que les palettes recyclées sont prêtes, elles sont inspectées, puis livrées aux clients.

Embauche de réfugiés syriens

Pour combler ses besoins de main-d'oeuvre, Raed Béchara a décidé d'ouvrir sa porte aux réfugiés syriens.

« Nous en avons embauché sept et nous voulons en embaucher cinq autres que nous formons, comme tous nos employés », précise l'entrepreneur d'origine syrienne arrivé au Québec à 15 ans.

Il a même contacté Emploi-Québec pour s'assurer que les réfugiés qu'il embauche pourront apprendre le français.

« Un professeur viendra leur enseigner le français dans la salle de formation de mon entreprise », dit-il.

Débuts modestes

Raed Béchara est arrivé dans l'entreprise comme étudiant alors qu'il était à l'université en biochimie. Comme IPS éprouvait des difficultés financières en 1997, le jeune homme y a vu une bonne occasion d'affaires. Il s'est donc lancé en pensant revendre l'entreprise rapidement. Finalement, le nouvel acheteur ciblé lui a demandé de s'associer à lui. À l'époque, l'entreprise avait un volume d'affaires de 3000 palettes par semaine. En 2007, Raed Béchara est devenu l'unique actionnaire de l'entreprise. Il a toujours souhaité faire croître le volume d'affaires.

Raed Béchara évalue que les différentes activités de son entreprise permettent de sauver environ 50 000 arbres par année. L'entreprise a reçu l'an dernier le prix Desjardins Entrepreneurs dans la catégorie Développement durable.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE---Portrait de l’entreprise de recuperation de palettes IPS.-30-reference # : 809 153

Industrie de palettes standard

• Récupération et recyclage de palettes

• Siège social et usine près de l'angle des autoroutes 440 et 19

• Traite plus de 65 000 palettes par semaine

• Près de 50 employés