Des occasions à saisir

Lorsque Laval a fait table rase auprès de ses élus municipaux à la fin de 2013, un grand ménage s'est fait et les structures ont été revues. Pour les entrepreneurs Michèle Laflamme, présidente du Centre du genou Emovi, et Marc-André Bovet, président de BONE Structure, le milieu des affaires de Laval doit travailler de concert et passer en cinquième vitesse pour saisir les occasions qui se présentent désormais.

Rebondir

Marc-André Bovet

• Âge: 56 ans

• Profession: président de BONE Structure

• Dans la région depuis: 2005

Marc-André Bovet, président de BONE Structure, leader en architecture contemporaine à ossature d'acier, est un Montréalais. Par contre, lorsqu'il a lancé son entreprise, il voulait un bâtiment neuf, haut, dans un quartier industriel, en bordure d'un accès rapide. Laval s'est imposé.

« Laval est passé d'une ville-dortoir à une ville industrielle, explique-t-il. On y trouve 10 800 entreprises. Il y existe une vie culturelle et des établissements de formation postsecondaire. C'est la troisième plus grande ville québécoise et avec ce potentiel, elle est en bonne position pour devenir la deuxième. »

Toutefois, dans les parcs industriels, contrairement à ce qu'on voit dans les tours de bureaux des centres-villes, les gens se connaissaient peu. Impliqué à la chambre de commerce, Marc-André Bovet tente de mobiliser les entrepreneurs pour qu'ils travaillent davantage ensemble afin de rebondir. Il voit cette collaboration lorsqu'il est à San Francisco, où BONE Structure a un bureau.

« Chacun doit se demander ce qu'il peut faire pour améliorer ses affaires et celles de ses voisins, dit-il. C'est comme ça qu'on peut saisir les occasions et faire face à la mondialisation. »

Concertation

Michèle Laflamme

• Âge: 44 ans

• Profession: présidente du Centre du genou Emovi

• À Laval depuis: 2008

Création de Développement économique Laval, lancement de Moovjee pour la jeunesse entrepreneuriale, regroupement de partenaires pour offrir des services d'accompagnement plus efficaces : plusieurs efforts sont faits pour faciliter la vie des entrepreneurs lavallois.

Michèle Laflamme, présidente d'Emovi, une entreprise technologique spécialisée dans l'analyse du genou en mouvement, s'en réjouit. Membre de la Table d'action en entrepreneuriat de Laval, elle constate toutefois qu'il reste du chemin à faire. Elle rêve du jour où les entrepreneurs pourront rédiger un seul plan d'affaires.

« Faire de multiples versions pour s'adapter aux critères des différents organismes, c'est lourd ! Personnellement, j'ai dû le faire pour lancer mon entreprise. Ce temps précieux, il pourrait être mieux investi en développement d'affaires. En se concertant, les acteurs peuvent développer une vision partagée. »

Michèle Laflamme aimerait aussi que cette meilleure concertation serve à mieux financer les entrepreneurs.

« Avant, on voyait plus d'anges financiers s'afficher, dit-elle. Il faut impliquer d'ex-entrepreneurs dans le mentorat et le financement de nouvelles entreprises. Pour être concurrentielles mondialement, elles doivent accéder à des capitaux. »

Forces

On y trouve aussi bien des champs agricoles que la Cité de la biotech et un campus de l'Université de Montréal. Laval, c'est la ville et la campagne.

Le centre-ville, près de la station de métro Montmorency, est en pleine croissance.

« Il y a 1 milliard de dollars en investissements privés et publics annoncés », indique Marc Tremblay, directeur général adjoint, Développement économique Laval, entré en poste l'an dernier.

On y trouve entre autres la Place Bell, actuellement en construction, les habitations Urbania et Espaces Montmorency, un projet de 420 millions avec locaux commerciaux et bureaux.

Laval peut aussi compter sur la force d'une vingtaine de parcs industriels, d'une superficie totale de plus de 170 millions de pieds carrés occupés à plus de 80 %.

La Ville déposera de plus en mai son Plan de développement de la zone agricole.

« On maintiendra le 30 % du territoire dédié à l'agriculture, affirme Marc Tremblay. On souhaite aussi augmenter la productivité des agriculteurs par l'innovation, soutenir l'entrepreneuriat et augmenter la place des marchés publics. »

Défis

Après la fin du règne de l'ex-maire Gilles Vaillancourt, accusé de gangstérisme, et la mise en tutelle de Laval, il fallait tendre la main aux entrepreneurs.

Le Carrefour des entrepreneurs, avec espaces de travail communs et documentation, a été créé, tout comme le Fonds Jeunes Promoteurs.

« On fait aussi des matchs entre des entrepreneurs qui souhaitent vendre et des acheteurs potentiels », précise Marc Tremblay.

L'adoption de nouvelles technologies est aussi un défi.

« L'environnement commercial se transforme très rapidement, affirme-t-il. La Chambre de commerce et d'industrie de Laval a le mandat d'amener les entrepreneurs à automatiser leurs procédés et à se lancer dans le commerce en ligne, par exemple. Elle partage les meilleures pratiques et fait connaître les programmes de soutien. »

Laval souhaite aussi se tailler une meilleure place en matière d'exportations.

« Nous voulons augmenter le nombre d'entreprises exportatrices et le volume exporté. Biotechnologies, technologies de l'information, aérospatiale : nous avons les produits pour le faire. Nous nous assurons que nos entreprises ont les conseils nécessaires et participent à des missions commerciales. »

Laval en chiffres

Grands employeurs du secteur privé

• Compagnies Loblaws limitée: 1500 employés

• Alimentation Couche-Tard: 750 employés

• Transelec Common: 500 employés

• Pelican International: 400 employés

• Valeant Canada: 375 employés

Nombre de parcs industriels: 25

Grands secteurs d'activité

• Commerce de détail: 24 051 emplois

• Soins de santé et assistance sociale: 20 614 emplois

• Fabrication: 13 015 emplois

Sièges sociaux



• Sanofi

• Couche-Tard

• Groupe St-Hubert