La région de Lanaudière est victime de son succès. La croissance et l'implantation d'un grand nombre d'entreprises qui multiplient les investissements, mais aussi de sa population, ont en effet considérablement réduit les espaces disponibles pour d'autres projets industriels et résidentiels. Regard des gens d'affaires Christian Pimparé et Johanne Dumais.
Lanaudière
-Population active : 271 600 (février 2016)
-Taux de chômage : 6,4 % (février 2016)
-Revenu disponible par habitant : 25 420 $ (2014)
Province de Québec
-Population active : 4 447 400 (février 2016)
-Taux de chômage : 7,6 % (février 2016)
-Revenu disponible par habitant : 26 046 $ (2014)
DÉMOGRAPHIE
CHRISTIAN PIMPARÉ
Âge : 57 ans
Profession : associé au bureau de Terrebonne du cabinet comptable Mallette
Dans la région depuis : 40 ans
Terrebonne et Mascouche sont de moins en moins des villes-dortoirs, fait valoir Christian Pimparé. Auparavant, « la grande majorité de la population travaillait à Montréal, mais c'est moins le cas », dit-il, en soulignant que plus du tiers des résidants occupent maintenant des emplois dans la région. « Les travailleurs ne veulent plus perdre trois heures dans le trafic pour aller travailler à Montréal. » Son bureau a d'ailleurs embauché des professionnels de la région qui ont même accepté une légère diminution de salaire pour cesser ces longs allers-retours. La croissance du nombre d'entreprises a facilité ces changements, de même que l'implantation de nombreux commerces pour répondre aux besoins d'une population croissante. Aussi, « de plus en plus de jeunes se lancent en affaires », note M. Pimparé, qui agit comme mentor auprès de jeunes entrepreneurs de la région. Ce dynamisme engendre toutefois un manque de terrains pour des projets industriels et résidentiels.
ENTRAIDE
JOHANNE DUMAIS
Âge : 51 ans
Profession : directrice générale et actionnaire de Syri
Dans la région depuis : 27 ans
Lanaudière a un taux de croissance de sa population parmi les plus élevés au Québec. Elle compte 493 900 habitants, soit 24 000 de plus qu'il y a cinq ans, et devrait atteindre 622 700 habitants en 2036. Cette augmentation « facilite le recrutement de la main-d'oeuvre », indique Johanne Dumais. Syri, qui fabrique des produits usinés en acier inoxydable, peine toutefois à recruter des soudeurs et machinistes, comme bien d'autres au Québec. Son entreprise et d'autres du secteur de la fabrication métallique peuvent toutefois compter sur l'organisme régional Alliance Métal Québec « pour [les] aider dans la recherche d'employés et soutenir [leur] développement ». L'entraide passe aussi par l'entremise de l'Association des industriels de Lanaudière, que préside Mme Dumais, qui facilite également les échanges entre ses membres. « Nous organisons des visites d'usines et des soupers-conférences qui nous permettent de partager des expériences. » D'autres secteurs d'activité, comme l'industrie forestière dans la MRC de Matawinie, traversent toutefois des périodes difficiles.
FORCES
Les entreprises de la région veulent investir, constate Claude Robichaud, directeur général du Centre local de développement économique des Moulins, qui couvre les territoires de Terrebonne et Mascouche, et Nicolas Framery, directeur général de la Corporation de développement économique de la MRC de Joliette. Bridgestone vient d'annoncer des investissements records de 312 millions à son usine de fabrication de pneus de Joliette. Le concessionnaire ALBI Le Géant (20 millions), le fabricant de superstructures en acier Groupe ADF (6 millions) et Embouteillage Solar (6 millions) sont également du nombre. Sans compter que « de plus en plus d'entreprises viennent s'installer dans la région et créent aussi des emplois », note M. Robichaud. Et ce, dans divers domaines d'activité. « Notre tissu économique est très diversifié », ajoute M. Framery, en soulignant les efforts de la région pour stimuler l'économie. À preuve : pour la cinquième fois en sept ans, l'agglomération de Joliette figure parmi les 10 meilleures villes entrepreneuriales au Québec.
DÉFIS
Le dynamisme de la région entraîne un heureux problème. « Les parcs industriels affichent presque complet », indique M. Robichaud. Le déménagement de l'aéroport de Mascouche, à l'automne 2016, et sa reconversion en espaces industriels et commerciaux comblera ces lacunes. Un nouveau parc industriel est aussi sur la planche à dessin à Terrebonne. Ces nouveaux espaces, qui permettront l'implantation de nouvelles entreprises ou la croissance de celles existantes, devraient aussi accroître le nombre d'emplois occupés par des résidants. « La situation s'améliore, mais il faut viser une plus grande autonomie d'emploi. Il y a encore beaucoup de personnes qui travaillent à l'extérieur de la région, mais qui, à qualité d'emploi égale, préféreraient occuper un poste localement », souligne M. Robichaud. Par ailleurs, « des entreprises ont de la difficulté à recruter des employés qualifiés », note M. Framery. L'annonce l'automne dernier de la création du Centre régional universitaire de Lanaudière, qui regroupe l'Université de Montréal, l'Université du Québec à Trois-Rivières et l'Université du Québec à Montréal, vise à combler ces besoins.
EN BREF
GRANDS EMPLOYEURS :
Bridgestone : 1300
General Dynamics : 829
Supraliment : 806
EBI Environnement : 755
Kruger : 652
PARCS INDUSTRIELS : 18
SIÈGES SOCIAUX
Supraliment
Patrick Morin
Groupe Harnois
GRANDES VILLES (2015)
Terrebonne : 111 145
Repentigny : 84 258
Mascouche : 46 346
L'Assomption : 21 632
Joliette : 20 430