L'économie de Lanaudière se transforme lentement, mais sûrement, sous la force des changements démographiques et industriels qui touchent l'ensemble de la province. La Presse Affaires vous présente l'état des lieux pour quatre secteurs-clés de la région.

Construction

L'industrie de la construction se porte bien dans Lanaudière. Les dernières années ont été témoin d'une solide augmentation de l'emploi, soutenue par une importante croissance démographique. Qui dit plus de monde dit aussi plus de maisons et plus de magasins. Ce secteur représente aujourd'hui 29 500 emplois sur un total de 245 900 dans la région, selon Emploi Québec. C'est environ 12%. «La construction, dans Lanaudière, c'est un secteur qui est deux fois plus important en termes d'emploi que dans l'ensemble de la province», illustre Corinne Desfossés, économiste à Emploi Québec Lanaudière.

L'afflux de résidants, doublé d'une augmentation du nombre de naissances, a contribué à l'augmentation du nombre d'emplois dans le secteur. Entre 2013 et 2014, celui-ci a grimpé de plus de 1700, soit une croissance de 6,1%. «C'est le secteur à surveiller. On estime que l'expansion va continuer, puisque la croissance démographique devrait se poursuivre à un rythme plus élevé que la moyenne provinciale au cours des prochaines années», explique Mme Desfossés.

Commerce de détail

Le commerce de détail est un autre secteur important pour la région située au nord de Montréal. L'expansion de l'industrie a été soutenue, au cours des dernières années, par une croissance démographique bien au-dessus de la moyenne québécoise, selon Emploi et Développement social Canada. La hausse du revenu personnel disponible ainsi que les faibles taux d'intérêt ont aussi contribué à générer des emplois dans le commerce de détail.

En 2014, plus de 31 300 personnes travaillaient dans ce secteur, précise Corinne Desfossés. Le climat favorable au développement du commerce de détail devrait perdurer. Au total, entre 2011 et 2036, la population de la région devrait avoir crû de 36%, évalue l'Institut de la statistique du Québec. C'est la croissance prévue la plus importante dans la province. «On s'attend à ce que la croissance économique dans Lanaudière soit aussi supérieure à celle dans l'ensemble du Québec. Il y a un bon dynamisme dans la région qui pousse le secteur des services à prendre de l'expansion», explique Chantal Routhier, économiste chez Desjardins.

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Plastique et caoutchouc

La fabrication de plastique et de caoutchouc demeure un secteur-clé pour la région. Cette industrie a connu un boom entre le milieu des années 90 et le milieu des années 2000. L'effritement de l'activité économique qui a suivi 2007, aux États-Unis, lui a toutefois asséné un coup dur. Depuis la fin de 2009, les entreprises de ce secteur reprennent progressivement de la vigueur. Un certain nombre d'entre elles ont profité de la reprise graduelle de la demande de pièces d'automobile, au Canada comme aux États-Unis, au cours des dernières années. Environ 40% des 2100 emplois recensés dans cette industrie en 2011 étaient liés directement au secteur de l'automobile, selon des chiffres d'Emploi et Développement social Canada.

L'an dernier, le nombre d'emplois a atteint 2300. «C'est demeuré stable entre 2013 et 2014», note Corinne Desfossés. Le fabricant de pneus Bridgestone-Firestone est un important acteur dans le secteur. Il s'agit d'un des plus importants employeurs privés de la région. Environ 1250 personnes travaillent à l'usine de l'entreprise située à Joliette. Dans l'ensemble, le secteur manufacturier devrait profiter d'un contexte économique favorable en 2015. «Avec la baisse du prix de l'énergie, l'évolution du huard sous la parité et une reprise aux États-Unis qui semble bien enclenchée, ce secteur devrait être en expansion cette année et pourrait possiblement générer quelques emplois», prévoit Chantal Routhier.

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Agroalimentaire

L'agroalimentaire est un autre secteur-clé pour Lanaudière. Bien que l'industrie de la fabrication d'aliments n'ait pas connu une forte croissance au cours des dernières années, celle-ci pourrait reprendre du tonus à moyen terme.

En 2013, le marché dans lequel évoluent les entreprises de ce secteur arrivait à maturité alors que la compétitivité, elle, continuait de croître à l'échelle de l'Amérique du Nord, note Emploi et Développement social Canada. Bien que ces facteurs poussent les firmes à améliorer leur productivité, risquant ainsi de restreindre la croissance de l'emploi, les grands employeurs de la région ont réussi à éviter le pire. L'an dernier, 3800 personnes étaient en emploi dans cette industrie.

Une grande partie d'entre elles travaillent dans des usines de transformation de la volaille. L'industrie a vu les investissements rebondir en 2013. D'ici 2022, la création d'emplois devrait profiter au secteur de la fabrication d'aliments, estime le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale.

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