CTMA étudie actuellement les différentes options pour remplacer deux de ses navires vieillissants par un seul. L'investissement pourrait s'élever jusqu'à 150 millions de dollars.

« L'entretien de ces bateaux est de plus en plus coûteux, constate Emmanuel Aucoin, directeur général de CTMA. Il faut aussi commander les pièces à l'avance parce que c'est long pour la livraison. Et ça, c'est quand on peut les avoir. Ç'a vraiment été notre défi des dernières années. » 

Les frais d'exploitation et l'empreinte environnementale des bateaux militent également en faveur de leur renouvellement. Le navire de croisière CTMA Vacancier, qui navigue entre Montréal et les Îles-de-la-Madeleine de la mi-juin à la fin de septembre, a été construit en 1973. Le CTMA Voyageur, utilisé principalement pour le transport de marchandises entre septembre et juin, a quant à lui été construit en 1972.

Une étude de près de 300 000 $, financée à moitié par Québec, a donc été entamée récemment. Trois options sont évaluées : la remise à neuf, la construction d'un bateau ou l'achat d'un navire de remplacement usagé. Cette dernière serait la moins coûteuse, mais ce type de bateau est rare sur le marché, note M. Aucoin.

Le rapport contenant des recommandations sera déposé en juin. « Ce n'est pas CTMA qui contrôle l'agenda parce que nous sommes partenaires avec le gouvernement du Québec, souligne M. Aucoin. Nous souhaitons une décision rapide. » Entre la décision et la livraison des navires, il pourrait s'écouler de trois à cinq ans.

TRAVERSIER À REMPLACER

De plus, le Madeleine, appartenant au gouvernement fédéral mais exploité par CTMA, devra aussi être remplacé éventuellement. Le traversier, qui fait la navette entre l'Île-du-Prince-Édouard et les Îles-de-la-Madeleine, a maintenant 35 ans. « Depuis 2009, nous offrons un service 12 mois par année, mais il n'est pas brise-glace », note M. Aucoin. La coopérative doit donc utiliser le CTMA Vacancier l'hiver.

Par ailleurs, en avril, le gouvernement fédéral a prolongé d'un an le contrat du traversier. Une durée inhabituellement courte. « Nous ne sommes pas inquiets, assure M. Aucoin. Depuis 2014, Transports Canada est en train de réviser sa politique au sujet des traversiers. Il semble que l'analyse ne soit pas finie. Il y a aussi eu un changement de gouvernement, alors j'ai l'impression qu'ils veulent prendre le temps de regarder les tenants et aboutissants. »

TOURISME EN HAUSSE

Entre-temps, les bateaux poursuivent leur travail, et la période estivale s'annonce particulièrement chargée au chapitre du tourisme.

« L'année 2015 avait été une bonne année, et on prévoit un été encore plus achalandé. » - Emmanuel Aucoin, directeur général de CTMA

Ainsi, la coopérative a déjà enregistré 1500 réservations de plus que l'an dernier à pareille date pour son traversier. Elle compte aussi 700 passagers de plus, jusqu'à maintenant, pour la croisière Montréal - Îles-de-la-Madeleine. Du côté du transport de marchandises, les volumes transportés demeurent stables aux environs de 55 000 tonnes.

Fondée en 1944, CTMA emploie environ 500 Madelinots. Depuis 2010, elle bénéficie d'un projet de loi privé confirmant son statut de coopérative. « Nous ne versons cependant pas de ristournes aux membres, précise M. Aucoin. Si nous dégageons des surplus, nous les réinvestissons soit dans le service, soit dans le développement socio-économique des îles. » La coopérative vient d'ailleurs d'investir 500 000 $ dans OSM Atlantic, une entreprise spécialisée dans l'entretien et la réparation de moteurs de navires.

CTMA

SECTEUR : transport routier et maritime

SIÈGE SOCIAL : Cap-aux-Meules

NOMBRE D'EMPLOYÉS : 500

Photo tirée de Wikipédia

Le Madeleine fait la navette entre l’Île-du-Prince-Édouard et les Îles-de-la-Madeleine.