En septembre 2007, Rémi Beaudoin a lancé son entreprise dans la cave de sa maison, avec une boîte de couches pour bébés près de son petit bureau.

Il avait alors 26 ans et beaucoup d'ambition. Il en rit aujourd'hui.

Le « gars de machinerie » est à la tête d'une PME bien implantée au Québec. Il s'apprête à aller jouer dans la cour de nos voisins du Sud et en Ontario.

« Je ne veux pas m'imposer de limites », affirme l'entrepreneur autodidacte et PDG de la firme GRYB, fabricant d'attachements pour machinerie lourde.

L'entreprise de Victoriaville vient d'investir 4,6 millions pour tripler la superficie de ses installations, qui vont couvrir 70 000 pi2. Depuis un an, le nombre d'employés est passé de 32 à 72. Il sera porté à 125 d'ici à deux ans. Au cours des trois dernières années, le chiffre d'affaires a augmenté de 72 % par année, rien de moins.

« Je ne vous cacherai pas que cette croissance est extrêmement rapide et qu'il faut savoir bien la gérer », convient-il.

Au cours des derniers mois, il a enrichi son équipe de collaborateurs pour « mieux répondre » à la demande de ses clients industriels et pour « continuer d'innover ».

UNE « GANG DE PASSIONNÉS »

Julie St-Arnaud occupe depuis peu le poste de responsable du marketing et des communications au sein de l'entreprise qui fabrique, entre autres, des godets, des attaches rapides, des grappins, des aimants, des arrache-souches.

« Je réalise chaque jour que c'est une belle gang de passionnés, constate-t-elle. Et ça donne de beaux résultats sur le terrain. »

« Je suis un gars de machinerie lourde, un gars de machine. Je suis dans mon élément. »  - Rémi Beaudoin, PDG de la firme GRYB

Julie St-Arnaud se dit à même de constater que « tout va très vite » et qu'il a fallu mettre en place une nouvelle « structure décisionnelle ».

« Ça demeure une entreprise familiale, précise-t-elle. Mais c'est désormais une entreprise avec une plus large portée. »

DES PROJETS SPÉCIAUX

Pour sa part, Rémi Beaudoin aime rappeler que son entreprise se démarque en fabriquant du « sur-mesure » et en réalisant des « projets spéciaux » pour ses clients.

Parmi les réalisations du fabricant : un godet de 15 000 lb pour excavatrice pour un client, au Pérou.

« Un bras de démolition à longue portée peut coûter plus d'un quart de million de dollars », explique-t-il.

Il rappelle que sa PME travaille en étroite collaboration avec le géant Kewitt, très présent sur le chantier de l'échangeur Turcot.

On pourrait voir des équipements en acier fabriqués par GRYB sur le chantier du futur Réseau électrique métropolitain de la Caisse de dépôt et placement.

UN GRAND PAS EN AVANT

Quand il regarde dans son rétroviseur, Rémi Beaudoin s'étonne de voir à quelle vitesse il a fait progresser son entreprise, avec l'aide de son père Yvon, 62 ans, et du directeur d'usine, Luc D'Amours.

« J'ai commencé à travailler dans ce domaine avec mon père quand j'avais 15 ans, dit-il, amusé. J'étais jeune pas mal ! »

Nul besoin de lui demander s'il connaît le fonctionnement des excavatrices, des pelles mécaniques, des chargeurs et des rétrocaveuses !

DÉFIS D'ENTREPRISE

« Notre croissance rapide peut déranger certains de ses concurrents, mais nous suivons notre plan à la lettre. On prend notre place. On rentre dans le marché. On vient d'ailleurs de créer quatre divisions qui vont nous permettre de mieux rejoindre nos clients et d'offrir un guichet unique. » 

- Rémi Beaudoin

SOLUTIONS D'ENTREPRISE

« Nous avons pris la bonne décision en misant sur la diversification de nos activités. Ça nous permet de maintenir un niveau d'activité raisonnable, même quand un secteur tourne au ralenti. Par exemple, si ça baisse dans le secteur forestier, on va se tourner vers la construction, ou encore les travaux d'infrastructures. » 

- Rémi Beaudoin

Photo fournie par GRYB

Soudure d'un aimant à l'usine GRYB de Victoriaville.

Photo fournie par GRYB

Une griffe de l'entreprise GRYB de Victoriaville est à l'« oeuvre » sur une bâtisse en démolition.