L'entreprise Produits métalliques PMI ne cesse de prendre de l'expansion.

La PME de Rimouski, qui se spécialise dans la conception et la fabrication de charpentes d'acier, a acquis en février le fabricant de pylônes Prometek, de Québec. PMI a aussi achevé, en décembre dernier, l'agrandissement de son usine, qui passe ainsi de 35 000 à 50 000 pi2 et lui permettra de doubler sa production.

« C'est une acquisition stratégique qui, tout comme l'agrandissement de l'usine, nous permet d'entamer un autre cycle de croissance », se réjouit le président de Produits métalliques PMI, Jean Pouliot.

Cette transaction, qui fait doubler à 140 le nombre d'employés de l'entreprise, ouvre les portes de nouveaux marchés, autant pour PMI que Prometek. « Nos expertises sont complémentaires. PMI se spécialise dans les charpentes lourdes, tandis que Prometek réalisait des structures plus légères », explique M. Pouliot, en précisant que les deux entreprises travaillaient même ensemble sur certains projets.

Fondée par son père Raymond en 1951, PMI était alors un atelier d'usinage qui avait pour principal client Québec-Téléphone, acquise en 2000 par le géant Telus. En prenant la relève, en 1988, Jean Pouliot l'a transformé en une entreprise qui offre aujourd'hui des services de conception et d'ingénierie, de fabrication et d'installation de charpentes métalliques et de bâtiments d'acier modulaires ou préfabriqués.

PMI a récemment fabriqué un broyeur de combustibles pour le projet de Ciment McInnis à Port-Daniel-Gascons en Gaspésie. Elle a aussi participé à la construction d'un bâtiment électrique sur le site hydroélectrique de Muskrat Falls à Terre-Neuve.

La PME conçoit aussi des structures d'entreposage pour charges lourdes, telles que des transformateurs électriques. En décembre dernier, elle obtenait le renouvellement d'un contrat de cinq ans d'Hydro-Québec pour la construction de supports d'appareillage électrique. De son côté, Prometek, avec deux autres entreprises québécoises, avait décroché en janvier 2016 un contrat de 55 millions d'Hydro-Québec, son principal client, pour la fabrication des structures d'acier pour ses pylônes. Prometek, qui compte aussi les producteurs et distributeurs d'électricité BC Hydro et Manitoba Hydro dans sa clientèle, réalise 50 % de ses revenus dans le reste du Canada.

Or, l'acquisition de Prometek par PMI et l'agrandissement de son usine lui permettront de tenter une percée dans le Nord-Est américain, à partir de 2018. 

« Le marché de l'énergie et du transport électrique est en plein essor et nous sommes mieux positionnés pour en profiter. » - Jean Pouliot

CAP VERS L'AFRIQUE

La croissance de PMI, dont 70 % du chiffre d'affaires provient de l'extérieur du Québec, passe aussi par l'Afrique. L'an dernier, l'entreprise a fabriqué la charpente métallique de la future Assemblée nationale du Bénin. En septembre, PMI accueillait une délégation de ce pays venue visiter ses installations et discuter d'éventuels projets.

« Il faut être patient pour développer le marché africain. D'autant que le financement des projets pose problème. Contrairement à la Chine ou certains pays européens, le Canada n'a pas de programme de financement de projets d'infrastructure en Afrique. Mais nous sommes très bien accueillis parce que nous travaillons dans un esprit de collaboration, et non de colonisateurs. Nous envoyons une équipe réduite qui engage des gens sur place et les forme », souligne M. Pouliot.

Les liens avec le Bénin se sont développés par l'entremise de Paul Dahito, un retraité d'Hydro-Québec qui vit à Rimouski et a été nommé consul honoraire du Bénin au Canada en 2014. PMI, qui souhaite étendre ses activités ailleurs en Afrique, participera pour la première fois au Congrès mondial de l'hydroélectricité de l'International Hydropower Association (IHA) qui aura lieu en mai à Addis Ababa, en Éthiopie.

Entre-temps, PMI vient d'emménager dans l'usine agrandie au coût de 5 millions. « Un investissement qui était nécessaire pour continuer notre croissance », souligne M. Pouliot, précisant que cette somme a aussi servi à acheter des équipements de production automatisés.

FORCES DE LA RÉGION

« Le Bas-Saint-Laurent peut compter sur une main-d'oeuvre fidèle. C'est aussi une région qui offre une superbe qualité de vie. » - Jean Pouliot

DÉFIS DE LA RÉGION

« La formation et le recrutement de la main-d'oeuvre sont toutefois difficiles. Aussi, le réseau routier est désuet et le transport aérien, quasi inexistant. » - Jean Pouliot