Chez Chlorophylle, un fabricant de vêtements de plein air, on a commencé à compenser les émissions de carbone il y a deux ans.

L'entreprise compense la consommation énergétique de ses bâtiments, des déplacements de sa flotte de véhicules et de ceux des employés qui se rendent au travail, ainsi que de l'équivalent de 5 km par facture pour les déplacements de ses clients.

Pour rester compétitive, elle est obligée de confier la plus grande partie de sa production à des sous-traitants en Asie.

Elle compense donc aussi les voyages en avion des employés qui doivent aller sur place faire le suivi des opérations. Au total, 304,4 tonnes de GES en 2009 ont été compensées par la plantation de 2131 arbres.

Ces arbres sont plantés par Carbone Boréal, le programme de compensation de GES de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Il s'agit d'une forêt expérimentale située sur un territoire où les arbres ne pourront jamais être coupés en vertu de la loi, explique Claude Villeneuve, directeur de la chaire en éco-conseil de l'UQAC.

«Pour garantir les pertes éventuelles dues à des feux de forêt ou des maladies, nous plantons le double des arbres requis par la compensation, explique-t-il. De plus, nous avons planté jusqu'à maintenant 25% d'arbres en plus que ce qui est inscrit au registre.»

Pour comptabiliser les émissions de carbone de Chlorophylle, Marc Fournier, un éco-conseiller, a développé un chiffrier informatisé. Il permet notamment de calculer les déplacements des employés en tenant compte de la distance effectuée, du type de véhicule et de la consommation d'essence moyenne.

Il va sans dire que la compensation des émissions demande des efforts, explique Jérôme Bouchard, directeur adjoint au marketing.

«Ce sont des calculs assez complexes et il faut un employé pour les réaliser, dit-il. Mais comme notre entreprise a été fondée par des amateurs de plein air amoureux de la nature, il allait de soi que nous posions des gestes envers l'environnement. Ça fait partie de notre mission.»