L'Ordre des comptables professionnels agréés du Québec, avec ses 43 000 membres et étudiants, a bien l'intention de prendre sa place dans les débats économiques et sociaux de la province.

Le nouvel organisme, qui regroupe depuis deux ans les CA, les CGA et les CMA, agira de plusieurs façons pour faire rayonner la profession.

«On verra à être présent dans tous les domaines qui constituent notre champ d'expertise», indique Stephan Robitaille, président du conseil d'administration de l'Ordre des CPA.

Un exemple? Le mois dernier, l'Ordre était présent au lancement du Conseil des gestionnaires en émergence. En collaboration avec Finance Montréal, ce conseil vise à créer des conditions favorables à la croissance des petites firmes de gestion de portefeuilles.

Ce type de participation sied bien à l'Ordre des CPA, car un des éléments de sa mission est justement d'aider ses membres à optimiser la performance, la rentabilité et la croissance du patrimoine des personnes, des entreprises et des organisations.

De la même façon, l'Ordre des CPA veut aussi être présent auprès de la haute fonction publique. Chaque année, il organise le Colloque CPA-Parlementaires. Il s'agit d'une rencontre d'une journée et demie entre ses membres et les députés de l'Assemblée nationale du Québec.

On veut s'assurer, donc, que les comptables soient entendus sur les grandes tribunes économiques et sur celles qui concernent les familles québécoises.

«C'était d'ailleurs un des arguments pour fusionner les trois ordres», rappelle Stephan Robitaille.

Du côté des grands

Les grandes firmes adhèrent aussi à cette idée de participer aux débats. «Nos clients le demandent», affirme Emilio Imbriglio, PDG de Raymond Chabot Grant Thornton, cabinet comptable de plus de 2300 employés.

«Qu'il soit question de la relève entrepreneuriale, d'une commission des valeurs mobilières unique ou du pont Champlain, bref, de tout ce qui touche à l'économie et à l'éducation, on va continuer à s'impliquer et à prendre position», dit-il.

Prises de position

Un sondage CROP commandé par Raymond Chabot avait confirmé l'inquiétude des entrepreneurs quant à la relève. «Ça nous a incités à prendre position et à demander une équité fiscale pour les transferts d'entreprise», dit M. Imbriglio.

La cession d'une entreprise à un membre de la famille coûte actuellement plus cher que si elle est vendue à un étranger. «Ce devrait être le contraire», soutient le grand patron de la firme comptable.

Par ailleurs, alors que le gouvernement fédéral fait tous les efforts pour créer une commission des valeurs mobilières unique au Canada, les dirigeants de Raymond Chabot ont pris position auprès des autorités concernées pour que le Québec conserve ses emplois et sa capacité d'assurer un accès au fonds nécessaire au financement des entreprises.

Quant à la construction du nouveau pont Champlain, la firme a reconnu que la question de l'instauration d'un péage était au centre de leurs préoccupations pour ses employés et ses clients.

La firme comptable a fait une analyse de tout ce qui s'est construit en Amérique du Nord depuis plusieurs années. «Notre conclusion est qu'il faudra offrir à la population quelque chose de plus que ce qu'elle a déjà pour que l'on puisse être favorable au péage», dit Emilio Imbriglio.