Il y a exactement un an, PLB International perçait le marché de la Turquie. Pour le fabricant québécois de nourriture sèche haut de gamme pour chats et chiens, un changement de réglementation, mais aussi de mentalité dans ce pays de 75 millions de personnes lui a enfin permis de réaliser ses premières ventes aux portes du Moyen-Orient après des années de préparation.

QUOI DE NEUF

L'avenir s'annonce prometteur pour PLB International en Turquie. Présente dans cet immense pays industrialisé depuis octobre 2014, la PME québécoise a déjà dépassé par trois fois les objectifs qu'elle s'était fixés. Pour l'heure, elle dessert la région d'Izmir, deuxième port en importance et troisième agglomération avec ses 2,8 millions d'habitants. Mais au cours des prochains mois, la nourriture sèche de PLB poursuivra sa conquête turque dans les cliniques vétérinaires, chez les éleveurs, les animaleries et autres boutiques spécialisées.

L'ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR

Présente dans les principaux pays d'Europe occidentale depuis 15 ans, PLB International s'est tout naturellement tournée vers l'Est pour poursuivre sa croissance territoriale. Mais la Turquie posait problème depuis quelques années déjà. « Les exigences pour les listes d'ingrédients, les tests d'OGM, tout ça était très complexe et parfois un peu confus », explique Daisy Yandoma, experte, intelligence marché et affaires réglementaires. 

En 2013, coup de bol, la Turquie annonçait qu'elle allait désormais utiliser le protocole d'exportation du Canada vers l'Europe. « Comme nous avions déjà beaucoup d'expérience en Europe, ça a grandement simplifié les choses », poursuit Mme Yandoma. 

Ne manquait plus qu'une personne de confiance pour représenter PLB en Turquie. Encore ici, la PME québécoise avait une carte dans sa manche : lors de la foire commerciale InterZoo en 2012 en Allemagne, elle a tissé des liens avec un partenaire d'affaires turc ayant une grande expérience dans la distribution et la vente de nourriture pour animaux domestiques.

LA STRATÉGIE

Pour l'heure, PLB a choisi de concentrer ses ventes dans la région d'Izmir parce que son partenaire d'affaires y a des bases solides. À l'instar des autres marchés où elle évolue, la PME québécoise se tient loin des grandes surfaces. Elle préfère cibler les points de vente spécialisés (cliniques vétérinaires, animaleries, etc.) avec sa nourriture dite « premium ». Elle cible une région, y gagne en notoriété, puis étend sa présence lentement, mais sûrement. 

Selon Daisy Yandoma, les propriétaires d'animaux domestiques en Turquie sont plus que jamais conscientisés à l'importance de bien nourrir leur compagnon. L'avènement d'une nouvelle classe sociale plus aisée, habitant en milieu urbain et, qui plus est, vivant en célibataire, a favorisé l'arrivée des animaux domestiques. 

La Turquie compte environ 1,1 million de chiens et 3,2 millions de chats entrant dans la catégorie des animaux de compagnie. 

« Pour faire la promotion de nos produits, nous diffusons comme message que PLB est une entreprise familiale. Mais surtout, nous prenons soin de dire que notre nourriture est un produit 100 % canadien, le Canada ayant la cote à l'international pour la qualité de ses produits alimentaires. » - Daisy Yandoma, experte, intelligence marché et affaires réglementaires

PLB International s'est longuement préparée avant de pénétrer le marché de la Turquie. Bien sûr, la PME s'en remet à son partenaire d'affaires. Mais l'entreprise a fait - et continue à faire - un long travail de recherche sur tout ce qui a un lien avec le pays. De par ses fonctions d'experte, intelligence marché et affaires réglementaires, Daisy Yandoma se base entre autres sur les données issues du modèle PESTEL, un acronyme servant à mesurer et à analyser les aspects politiques, économiques, sociologiques, technologiques, écologiques et légaux d'un pays donné. Aux prises avec une guerre civile dans le sud-est du pays, la Turquie, voisin immédiat de la Syrie, en inquiète plusieurs quant à sa stabilité économique et politique. PLB en tient compte, résume Mme Yandoma.

L'ANECDOTE

Vous croyez que les bouchons de circulation sont infernaux à Montréal ? Parlez-en à Maral Zerdelian, directrice des ventes internationales chez PLB. Lors de son tout premier voyage en Turquie, son avion a atterri à Istanbul peu avant 16 h, mais elle n'a rejoint son hôtel qu'à... 22 h. Sa belle - et longue - promenade en taxi aura donc duré près de six heures. Pour une population d'environ 14 millions de personnes, Istanbul ne compte que trois ponts reliant les parties européenne et asiatique de la ville historique. Pour accéder à l'île de Montréal, il existe plus d'une vingtaine de ponts, tunnels et autres navettes, de même que deux lignes de métro. Quand on se compare, on se console.

EN BREF

752 millions Valeur des échanges commerciaux entre le Québec et la Turquie en 2014

PRINCIPALES EXPORTATIONS DU QUÉBEC EN 2014

Déchets de débris de fonte, de fer et d'acier ;

Véhicules aériens, véhicules spatiaux et leurs véhicules lanceurs ;

Papier journal en rouleaux ou en feuilles.

PRINCIPALES IMPORTATIONS DU QUÉBEC EN 2014

Fruits à coques, frais ou secs ;

Produits plats laminés en fer ou en acier non alliés ;

Profilés en fer ou en acier non alliés.

Sources : Statistique Canada et Institut de la statistique du Québec (juin 2015)