Alors que plusieurs villes du Québec voient leur population stagner, Blainville continue d'attirer massivement les familles et les investisseurs. Si la tendance se maintient, l'administration municipale prévoit l'arrivée de 15 000 nouveaux résidants dans cette banlieue de la couronne nord de Montréal au cours des 20 prochaines années. État des lieux.

« Nous ne vivons pas la morosité, contrairement à d'autres régions du Québec, constate Michel Lacasse, directeur général de la Ville de Blainville. On se tire très bien d'affaire, avec un développement soutenu. »

Les statistiques démographiques semblent lui donner raison. De 1991 à 2013, la population a augmenté de près de 150 %. Depuis 2001, cette progression a été de 55 %.

« C'est clair que les nombreux projets résidentiels et commerciaux ont contribué à attirer de nouveaux résidants, relève le directeur général. Et ça continue. »

Deux projets résidentiels prometteurs, celui du quartier de la Gare, à proximité du train de banlieue, et celui du quartier Chambéry, au nord de l'autoroute 640, contribuent à ce boom immobilier.

DES ENTREPRISES ET DES EMPLOIS

Même constat du côté de la SODET (Société de développement économique Thérèse-De Blainville). « On vient de connaître quatre années de croissance soutenue, souligne France Sylvain, directrice générale de l'organisme. Dans les quatre grands secteurs [résidentiel, commercial, industriel, institutionnel], la valeur totale des permis de construction a dépassé les 600 millions. C'est considérable. »

Elle n'ignore pas que Blainville demeure « une ville en expansion » et que cela se traduit par des investissements substantiels dans le secteur du commerce de détail. « On voit des immeubles se construire et des supermarchés, des succursales bancaires et des bureaux d'avocats s'y établir pour servir leurs clients et consommateurs », note-t-elle.

La directrice générale ne cache pas que la Ville fait face à des enjeux de développement majeurs. « Il y a une demande particulièrement forte pour construire sur des terrains industriels », souligne-t-elle.

Or, les terrains disponibles se font de plus en plus rares dans cette ville développée à plus ou moins 75 %. « Ce n'est pas l'unique réalité de Blainville, relève le maire Richard Perreault. C'est comme ça un peu partout autour de Montréal. »

« On reçoit des demandes provenant d'investisseurs, mais en même temps, on a de moins en moins d'espace pour les accueillir. »

- Richard Perreault, maire de Blainville

Il évoque toutefois le « potentiel » de développement d'un futur parc industriel, un projet « à plus long terme, nuance-t-il, étant donné qu'il y a des infrastructures importantes à amener là pour l'exploiter ».

En attendant, il est question d'agrandir l'un des deux principaux parcs industriels : celui du secteur de la Seigneurie - où se trouve, entre autres, l'usine Stablex, spécialisée dans la disposition de résidus dangereux - et celui du parc autoroutier de Blainville.

À eux seuls, ces deux pôles industriels abritent 261 entreprises manufacturières et emploient 6700 personnes.

DES QUARTIERS ET DES ENSEIGNES

Un fait demeure : Blainville mise sur les jeunes familles pour enrichir son patrimoine humain, résume M. Perreault, qui rappelle que sa ville trône toujours dans le top 5 du palmarès du bonheur.

« Pendant plusieurs années, aime-t-il rappeler, on s'est classé au premier rang des meilleures villes au Canada pour élever une famille. Un magazine ontarien nous a placés au cinquième rang pour la qualité de vie que nous offrons à nos citoyens. Le tiers de notre population est dans la catégorie des 0-19 ans. »

Et cette population consomme. Pas étonnant qu'un projet commercial de grande envergure se déploie à la sortie 28 de l'autoroute des Laurentides, en face des Premium Outlets Montréal, du côté de Mirabel.

« Ce ne sera pas un projet comme le DIX30, mais plutôt un projet mixte avec des grandes enseignes, relativise le directeur général de la Ville, Michel Lacasse. Il y a des millions de pieds carrés qui seront développés à la fois pour des commerces, des immeubles de bureaux et du résidentiel. »

Rappelons enfin que 40 % du territoire de Blainville est zoné vert et agricole. « Ce sont des terres protégées sur lesquelles il n'y aura jamais de développement », assure le maire Richard Perreault.