Cet été, les enfants allergiques pourront savourer des graines de tournesol exemptes de traces allergènes. Le Centre d'interprétation de la courge du Québec mettra à leur disposition un champ de deux hectares où ils pourront cueillir eux-mêmes leur grand soleil.

Connue d'abord pour l'autocueillette de cucurbitacées en brouette, l'entreprise d'André Lauzon et Sylvie D'Amours, située au coeur de Saint-Joseph-du-Lac, ensoleillera ses terres de 100 000 tournesols. La récolte se déroulera dès la fin de juillet, moment où les pétales pourront servir à égayer une salade estivale. En septembre, lorsqu'elle sera mûrie, la fleur pourra être ramassée pour ses graines. «Nous avons toujours eu un petit champ de tournesols. Des mamans d'enfants allergiques aux noix nous demandaient d'aller cueillir des fleurs. Le mot s'est passé, au point de me surprendre qu'autant de gens nous le demandent», raconte Sylvie D'Amours.

Les producteurs prévoient la vente de 25 000 fleurs jaunes. «On ne vise pas de vider le champ la première année, c'est sûr, mais c'est notre objectif à plus long terme. Un investissement de 5000 à 8000$ sera d'ailleurs nécessaire pour l'achat d'équipements complémentaires afin d'en faire la transformation», indique-t-elle.

Pour cette saison, elle anticipe des revenus de 50 000$ avec l'autocueillette seulement.

De la citrouille à la bière

Initialement producteur de pommes et de légumes, le couple a fondé le Centre d'interprétation de la courge en 1999. Les revenus tirés de l'agrotourisme correspondaient alors à environ le quart du chiffre d'affaires du domaine. Appuyé de leur fille et de leur gendre, les propriétaires exploitent également le Vignoble et microbrasserie Les Vents d'Ange. Depuis la construction du bistro, en 2007, le chiffre d'affaires global augmente de 10% annuellement et provient essentiellement des revenus liés à l'agrotourisme. «De 2000 visiteurs par année à nos débuts, nous avons accueilli 60 000 visiteurs en 2012, sans compter les groupes scolaires», soutient Sylvie D'Amours.

Toutes les activités commerciales, comme la fabrication de bières, découlent d'une vision d'agriculture raisonnée. «On cultive 15 hectares de courges. Dans le but d'effectuer la rotation de nos terres pour maintenir la fertilité des sols, nous avons commencé à produire de l'orge pour faire du malt», explique-t-elle.

C'est dans le même esprit que les producteurs entendent utiliser les pépins de tournesol pour en faire de l'huile et du biocarburant. «C'est une façon de mettre à profit notre équipement et nos terres», illustre Sylvie D'Amours.