Longtemps surnommée le Jardin du Québec en raison de la richesse de ses cultures maraîchères, la Montérégie se démarque aujourd'hui par l'augmentation du nombre d'entreprises agrotouristiques, qui est passé de 109 en 2005 à 240 en 2013.

«Les entreprises agricoles cherchent à se diversifier afin d'améliorer leur situation financière. L'agrotourisme est devenu une façon pour elles d'augmenter leurs revenus tout en offrant des activités d'animation et leurs produits au public», explique Jean-Pierre Lessard, directeur régional au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et l'Alimentation du Québec (MAPAQ).

Cet essor s'explique par la mise en place de différents circuits, dont la Route des vins, la Route des cidres, la Route des fleurs et des saveurs, et le Circuit du paysan. De plus, une nouvelle campagne de marketing - «La Montérégie: le garde-manger du Québec» -, lancée le 15 mai, vise à faire connaître les produits des producteurs.

Les consommateurs ont pris l'habitude d'aller directement sur la ferme pour y acheter ou cueillir les pommes, petits fruits, asperges, etc. «On rapporte, en 2010, 933 400 visites dans les entreprises agrotouristiques de la Montérégie», note Lynn Bourassa, conseillère en transformation alimentaire au MAPAQ.

Par ailleurs, dans la partie ouest de la Montérégie, la production maraîchère dans la région de Napierville est un important levier économique. La région compte 500 entreprises spécialisées dans la transformation alimentaire, dont les plus connues sont Bonduelle, Lassonde et Yoplait.

La viticulture en croissance

Plus au sud, la région de Brome-Missisquoi se démarque par la présence d'une vingtaine de vignobles. Les viticulteurs sont à l'origine de 65% de la totalité du vin produit au Québec. En 10 ans, la superficie des vignes en Montérégie a augmenté de 300%. Le nombre d'hectares de vignes cultivés était de 428 en 2012 comparativement à 105 en 2003.

«Les nouveaux viticulteurs ont plus de 50 ans. À l'aube de la retraite, ils investissent dans un vignoble et commencent une nouvelle carrière», observe Mme Bourassa.

Ces producteurs se spécialisent dans la culture biologique de petits fruits moins connus, dont l'argousier, le sureau ou la camerise qui possèdent tous un pouvoir antioxydant. Dans leur entreprise, ils transforment les petits fruits en différents produits, y compris des alcools, des confitures ou des gelées.

D'ici 2031, la Montérégie connaîtra une augmentation de 21% de sa population, prévoit l'Institut de la statistique du Québec. «Nous avons chez nous les plus belles terres cultivables du Québec. C'est important de les préserver si on veut demeurer le garde-manger du Québec», conclut Jean-Pierre Lessard, du MAPAQ.