Téléphone intelligent en main, Laurent Cousineau inspecte son champ de brocolis. Comme pour plusieurs agriculteurs de la Montérégie, son iPhone occupe aujourd'hui une place centrale dans les activités quotidiennes de gestion de sa ferme. À un point où il ne pourrait plus revenir en arrière.

Pour cet agriculteur de Saint-Constant, ces heures passées à transiter entre le champ et l'ordinateur du bureau pour transcrire les données griffonnées dans ses carnets sont chose du passé. Le bureau des frères Cousineau se loge désormais dans le creux d'une main et suit chacun de ses gestionnaires pas à pas par l'entremise des ondes cellulaires.

Analyse de données sur le terrain, achat et vente de produits, gestion du personnel: les différentes applications de la technologie améliorent considérablement le monitorage des champs de la famille Cousineau. Un gain important selon M. Cousineau parce qu'il faut pouvoir agir rapidement lorsque survient un problème. «Il suffit d'être deux ou trois jours en retard et ne pas faire les interventions au bon moment pour que les coûts grimpent», explique-t-il.

C'est toutefois la possibilité de consulter les prévisions météorologiques en tout temps qui lui est la plus précieuse. Par son accès aux cartes satellitaires de sites web spécialisés, il gagne en productivité chaque jour. «Il n'y a rien de pire que de la pluie qui s'en vient, dit-il. À la minute qu'il y a des précipitations, même infimes, on doit arrêter les travaux.»

Le taux d'humidité des terres des Cousineau est d'ailleurs suivi de près par des sondes qui jonchent ici et là les champs. Conçues à Québec par la PME Hortau, elles indiquent de façon précise la condition du sol et envoient ces informations à une application pour téléphones intelligents et tablettes afin de permettre une meilleure gestion des arrosages.

Pour l'instant, seuls les téléphones intelligents ont accès aux champs des Cousineau. «Ça prend pratiquement des outils certifiés militaires parce qu'on est des gens très actifs, explique-t-il. Des outils comme l'iPad sont encore peut-être trop délicats comparativement à l'iPhone, alors on travaille avec ça, et on est enchantés.»

Géolocalisation

Non loin de là, à Saint-Édouard-de-Napierville, Marc Durivage a aussi adopté le téléphone intelligent d'Apple et ses applications pour gérer sa production de céréales. Selon lui, la limite des usages qu'on peut faire de cet outil reste encore à être tracée. «Il y a à peu près toutes les applications que l'on cherche qui sont offertes, dit-il. Des fois, ça nous surprend: on fait des tentatives et on découvre que des applications qu'on ne s'attendait pas de voir ont déjà été créées.»

Bien que toutes ces nouvelles technologies l'emballent, cet agriculteur mise d'abord sur le renouvellement de ses équipements de géolocalisation pour améliorer le rendement de ses terres. En tout, il prévoit même y consacrer 125 000$ au cours des prochains mois.

C'est que l'utilisation de la technologie GPS améliore de façon marquée le travail des agriculteurs. Grâce à elle, les champs sont maintenant gérés au centimètre près. Que ce soit pour mesurer l'espacement des semis ou l'application d'engrais et de pesticides, tout passe désormais par la géolocalisation. Marc Durivage contrôle même la navigation de ses tracteurs par GPS, un peu comme le font les pilotes d'un avion en enclenchant le pilote automatique.