De nouvelles mesures de soutien seront annoncées sous peu pour les secteurs de production agroalimentaire en difficulté. C'est ce qu'a annoncé à La Presse le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), Pierre Corbeil.

«Nous travaillons avec La Financière agricole, les fédérations spécialisées et l'Union des producteurs agricoles depuis des mois pour y arriver. En plus des producteurs de porc, les mesures aideront les producteurs de bovin, d'agneaux et de petites céréales», a précisé le ministre.

Parmi les difficultés rencontrées par ces producteurs, il y a le mode de fonctionnement de l'assurance stabilisation, intenable selon certains, et le prix du grain en hausse.

D'autres secteurs toutefois se portent particulièrement bien dont la pomme, la pomme de terre et les produits laitiers.

«Le Québec est champion pancanadien avec 70% de la production du yogourt», affirme Pierre Corbeil.

Le secteur de l'agroalimentaire est un des secteurs les plus stables de l'économie, ajoute le ministre. Depuis 10 ans, le secteur a connu une croissance de 2% par année, sauf en 2009 en raison de la crise quand les exportations internationales des produits bioalimentaires (agriculture et pêches) au Québec ont chuté de 7,4% par rapport à 2008.

«Depuis, on a tout repris et plus encore. En 2010, on a eu une augmentation de 11% des exportations par rapport à l'année précédente. On a dépassé le seuil de 2008 qui était un record», affirme le ministre.

Depuis 1999, les exportations ont presque doublé.

Après une légère chute de la production en 2009, on remarque au MAPAQ que les recettes ont augmenté d'environ 200 millions en 2010.

«La croissance est de presque 50% depuis 2005», affirme le ministre.

Les défis

Ces chiffres encourageants sont tout de même accompagnés de défis. Celui de la main-d'oeuvre n'est pas à négliger.»Je ne souscris pas nécessairement à la lecture la plus sombre», nuance toutefois Pierre Corbeil.

«Il y a des travailleurs passionnés qui veulent continuer de contribuer au développement de leur entreprise, de leur région et de leur secteur. Il y a aussi énormément d'étudiants dans les disciplines liées au secteur bioalimentaire. Par contre, c'est difficile de trouver de la main-d'oeuvre pour les semences et les récoltes. Cette année, on a accueilli plus de 7000 travailleurs étrangers», affirme le ministre.

Un autre défi consiste à distinguer les produits québécois, comme le suggère le livre vert pour une politique bioalimentaire du MAPAQ, publié en juin.

«L'avenir passe par la valorisation de nos produits. Il faut aussi développer le plein potentiel de produits dans toute la chaîne de production, de la terre à l'assiette. Il faut se démarquer en ciblant des priorités, comme la sécurité des aliments», affirme le ministre.

Le livre vert est en consultation générale. Un projet de loi sera déposé pour arriver à une première politique bioalimentaire.

«Nous souhaitons arriver avec les éléments législatifs qui serviront d'assise pour notre politique l'été prochain. Cela devrait nous permettre de relever les défis des 15 ou 20 prochaines années dans le secteur», précise Pierre Corbeil.

L'INDUSTRIE BIOALIMENTAIRE EN CHIFFRES

Pourcentage du PIB: près de 7%

>Les recettes annuelles: plus de 7 milliards

>Croissance du secteur de près de 2% par année depuis 2000

>Nombre d'emplois: 475 000 (production, transformation, commerce et restauration), soit 12% de l'emploi total du Québec

>Environ 34 500 établissements au Québec

>Investissements annuels du secteur dans les régions: 2 milliards

>Ventes annuelles: pour plus de 20 milliards chaque année

>45% des ventes se font au Québec, 32% dans le reste du Canada, 23% dans le reste du monde

>Produits les plus exportés en 2009: porc (23,1%), céréales et oléagineux (12,9%), chocolat et cacao (9,7%), fruits, légumes et produits de spécialité (9,5%), autres viandes (9%), sirop et sucre d'érable (5,6%).

Source: MAPAQ