Investissement Québec a lancé récemment un nouvel outil de diagnostic permettant aux sociétés manufacturières d’évaluer leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Le service s’inscrit dans le cadre du programme Compétivert, qui vise à encourager les entreprises québécoises à investir dans l’adoption de pratiques écoresponsables. Tekalia Aeronautik a récemment fait appel à cet outil afin d’établir un portrait clair de ses émissions.

L’analyse des gaz à effet de serre est une nouvelle composante du diagnostic de performance environnementale industrielle (PEI) d’Investissement Québec (IQ). Le service propose l’accompagnement de deux experts qui détermineront les occasions d’amélioration en collaboration avec l’entreprise participante. Les équipes sont habituellement en mesure de trouver une dizaine d’occasions d’augmentation de la productivité durable pour les manufactures. Celles-ci sont classées selon six axes : l’énergie, l’eau, les ressources et matières premières, les matières résiduelles et nuisances (odeur, bruit, poussière, etc.), les produits finis et emballages ainsi que le transport et l’entreposage.

Selon Nicolas Turgeon, directeur, performance environnementale industrielle, chez IQ-CRIQ, cette manière de faire permet à l’entreprise d’avoir un regard transversal par rapport à ses émissions : « L’approche permet aux manufactures d’éviter de prendre des décisions en fonction d’un seul critère. »

L’entreprise québécoise de conception de trains d’atterrissage Héroux-Devtek avait entamé une initiative interne pour mesurer les émissions directes de GES de ses unités d’affaires, dont sa filiale de traitement des surfaces Tekalia Aeronautik, en s’appuyant sur la méthodologie GRI (Global Reporting Initiative). Toutefois, selon Robert Cadieux, directeur environnement de l’entreprise, le nouveau diagnostic d’IQ offrait l’occasion à ses équipes de développer une compréhension encore plus globale de leur profil d’émission de GES : « Le diagnostic d’IQ permettait d’approfondir la compréhension des sources de GES industrielles, notamment réfléchir aux sources de GES en amont et en aval de nos opérations. »

Une fois le profil global établi, IQ accompagne les manufactures en identifiant les technologies qui offrent des solutions avantageuses, les sources de financement potentielles à leur disposition et les fournisseurs locaux les mieux placés pour les accompagner.

Nicolas Turgeon explique par ailleurs que beaucoup de manufactures au Québec ont le souhait de réduire leur impact environnemental, mais n’ont pas l’expertise interne pour le faire, ou ne savent pas par où commencer : « Le diagnostic est la première étape vers une augmentation de la productivité durable. Une fois le profil des sources d’émission de GES établi en collaboration avec l’entreprise, nous pouvons recommander un plan d’action et la diriger vers les bons joueurs au sein de l’écosystème, de façon à mettre en branle les actions identifiées. »

Pour Robert Cadieux, le processus s’est déroulé de façon collaborative et a permis à Tekalia de mettre en lumière des occasions insoupçonnées d’améliorer son empreinte écologique : « Le processus était interactif et complémentaire. Le diagnostic nous a permis d’explorer certains aspects de nos activités avec des experts pour identifier et mieux comprendre certaines opportunités de réduction de GES qui n’étaient pas immédiatement évidentes. C’était principalement une forme d’apprentissage par l’action. »

En plus de la réduction des GES, l’objectif ultime de la démarche est d’aider les entreprises locales à être plus compétitives. En effet, dans un contexte où les bailleurs de fonds, les gouvernements et les employés potentiels exigent des pratiques durables de la part des entreprises, le respect de l’environnement devient un critère de compétitivité central. Dans ce contexte, Nicolas Turgeon rappelle qu’IQ se positionne comme un acteur de changement et invite les gestionnaires à faire appel à ses services afin de mieux comprendre les avantages des pratiques durables : « Adopter des pratiques écoresponsables ne nuit pas à la rentabilité, ça aide les entreprises à être plus compétitives. Il ne faut pas se demander combien ça coûte d’implanter des pratiques durables. Il faut se demander combien ça coûte de ne pas le faire. »