Après avoir réalisé en janvier sa première acquisition depuis sa fondation, il y a 17 ans, GSoft aimerait maintenant en réaliser une seconde d’ici la fin de l’année, si les astres sont bien alignés. Et si le projet est ambitieux, cela ne l’empêche pas de continuer de croître de façon organique : la PME a récemment lancé une nouvelle application.

L’entreprise montréalaise, qui a actuellement 415 employés, a embauché près de 200 personnes depuis un an et demi. Son chiffre d’affaires annuel, qui a atteint les 100 millions US, a crû de 30 % dans le dernier exercice financier, qui s’est terminé en mars dernier.

Pour chapeauter le tout, elle a également bouclé sa première acquisition en janvier, une décision qui marque un changement dans la stratégie de la société.

« Jusqu’ici, j’étais un puriste, je voulais que l’on bâtisse nous-mêmes nos propres outils, et c’est ce qu’on a fait. Mais construire des applications à partir de rien, ça demande non seulement beaucoup d’énergie, ça implique aussi un certain délai avant que celles-ci ne commencent à générer de la croissance », explique Simon De Baene, cofondateur et PDG de GSoft.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

GSoft bénéficie d’espaces ouverts très lumineux grâce au plafond de verre.

Test concluant

De là la décision d’acquérir Didacte, une firme d’une dizaine d’employés établie à Québec qui avait développé un système de gestion des formations en entreprise.

Quatre mois après la conclusion de l’acquisition, l’intégration s’est bien déroulée, confirme Simon De Baene.

« Comme c’est une première pour nous, ç’a été un test, mais ça s’est super bien passé, on a appris beaucoup, et on est prêts pour la suite », dit Simon De Baene. En quoi consistera-t-elle ?

Le PDG veut poursuivre dans la même direction et réaliser une seconde acquisition cette année – si les bonnes conditions sont réunies.

« On est assez actifs et on a une équipe consacrée à ça », explique le président, estimant que le contexte est favorable pour GSoft.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Simon De Baene, cofondateur et PDG de GSoft

Il y a beaucoup d’entreprises avec d’excellents produits, mais le capital de risque est assez fragile et les sociétés ne peuvent prendre de risque seules. Pour une entreprise qui a du capital, comme nous, c’est une occasion de faire des acquisitions.

Simon De Baene, cofondateur et PDG de GSoft

Une application pour les qualifications

GSoft continue par ailleurs de développer de nouveaux produits. Il y a un peu plus d’une semaine, elle a lancé Talentscope, un logiciel pour répertorier les compétences des employés d’une organisation.

« Quand on demande aux entreprises si elles savent quelles compétences elles ont dans l’ensemble de leurs départements, elles répondent souvent que non. Ce logiciel leur permettra d’être plus intentionnelles dans le développement de leur talent », prévoit Simon De Baene.

L’application sera utile notamment pour savoir où sont les besoins, en matière de compétences, mais aussi pour dénicher à l’interne un nombre d’aptitudes.

« Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, les entreprises doivent parfois faire avec l’équipe qu’elles ont, dit le PDG. Si le talent est difficile à attirer, la bonne nouvelle, c’est qu’on a parfois déjà le talent sans le savoir : les entreprises ont plus de potentiel qu’elles ne le pensent. »

L’entreprise est membre du club platine du palmarès des Sociétés les mieux gérées au Canada chapeauté par Deloitte.

Un secret pour le succès

Simon De Baene, PDG de GSoft, estime que le facteur premier de la réussite de son entreprise est un désir de réinvention continuelle. « On ne tient rien pour acquis. On a vite compris dans notre cheminement qu’on était une business humaine plus que technologique. Alors on crée les conditions gagnantes pour nos équipes. »