Le producteur québécois d’huile de caméline Olimega a obtenu la reconnaissance de son innovation dans un des plus grands concours gastronomiques au monde. L’entreprise familiale franchit un pas de plus vers le marché européen de la restauration : un défi de taille après les nombreux défis qu’elle a dû relever pour innover.

L’huile torréfiée Signé Caméline a obtenu le premier prix du concours Sirha Innovation à Lyon, en France, une première pour un produit québécois.

Olimega, établie à Saint-Édouard-de-Napierville, en Montérégie, connaît déjà une croissance annuelle de 20 à 25 % de ses revenus. Ce prix lui ouvre des portes en Europe, grâce à la reconnaissance donnée par des sommités du goût.

Ces perspectives européennes sont un nouveau défi pour cette entreprise de dix employés qui a su mener ses innovations les unes après les autres.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

Embouteillage de l’huile de caméline

Issue d’un milieu agricole et mariée à un entrepreneur agricole, la présidente et fondatrice, Chantal Van Winden, s’est intéressée aux vertus de la caméline, une plante quelque peu oubliée qui contient 35 % d’oméga-3, soit trois fois plus que l’huile d’olive. Cette ancienne physiothérapeute a mené des recherches durant huit ans jusqu’à obtenir l’huile vierge dotée des qualités visées. Même si le financement a été facilité par la capacité d’Olimega de s’appuyer sur les actifs que représente la ferme familiale, les défis n’ont pas manqué.

Une force d’Olimega est d’avoir été capable d’aller chercher, au fur et à mesure, les savoir-faire dont l’entreprise avait besoin tout au long de son développement. « Il y a tellement à faire… Mais on ne peut pas tout faire », explique Chantal Van Winden.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

Chantal Van Winden, présidente et fondatrice d’Olimega

Si, dans notre réseau, on voit des personnes qui détiennent des ressources techniques ou des équipements, on va les chercher pour qu’elles amènent des expertises dans nos procédés de fabrication.

Chantal Van Winden, présidente et fondatrice d’Olimega

L’entreprise a lié des partenariats avec des transformateurs, par exemple pour confier le nettoyage industriel du grain, si difficile à effectuer en raison de la petite taille des grains. « Cela nous permet de concentrer nos efforts sur le reste, et d’éviter d’investir dans trop d’équipements », souligne-t-elle.

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

Grains de caméline

Faire connaître l’huile de caméline au Québec n’a pas été aisé, alors que l’utilisation de l’huile d’olive est solidement implantée. « Quand on lit les livres de recettes de cuisine au Québec, on dirait qu’il y a des oliviers qui poussent chez nous », s’étonne encore Chantal Van Winden. « Pourtant, il n’y en a pas ! Mais la caméline, on la fait pousser au Québec, et on la transforme ici en huile. »

Pour ce défi de marketing, Olimega peut compter sur l’image qu’elle sait transmettre d’une plante longtemps délaissée, et qui revient sur le devant de la scène grâce à ses vertus pour la santé humaine.

Face à tous ces défis, la persévérance a joué un grand rôle. « Je me dis que s’il fallait refaire ce qu’on a fait, ce serait presque impossible », affirme Mme Van Winden. Il y a eu ces moments où 30 % de la production a été perdue, mais aussi les aléas de la recherche. « Quand on pressait et qu’on torréfiait, et que ça ne marchait pas… Il a fallu toujours essayer de penser différemment », dit-elle. « Cela demande beaucoup de force. On sait qu’on fait quelque chose de bien, mais quand on reçoit une reconnaissance, c’est comme une tape dans le dos qui vous fait dire : on continue ! »