Le soleil brille pour la Saint-Augustin Canada Electric, mieux connue sous le nom Stace. L’entreprise de développement d’installations d’énergies renouvelables a récemment livré la plus grande centrale solaire d’Europe en milieu urbain, à Bordeaux. L’entreprise pilote actuellement une vingtaine de projets d’installations solaires, auxquels pourraient s’ajouter des chantiers au Québec.

Stace conçoit des produits destinés aux secteurs de l’hydroélectricité et de l’éolienne, mais la croissance fulgurante que connaît l’entreprise est liée à l’énergie solaire. En ce moment, l’entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec, gère notamment la construction de 12 parcs solaires en France. La moitié de ces parcs sont érigés sur des sites d’enfouissement désuets, ce qui pose de nombreux défis techniques.

Avant d’être enterrés, les déchets sont recouverts d’une membrane d’étanchéité qui pourrait être percée par les poteaux qui composent le parc solaire. Ceux-ci risquent également de se casser à cause de l’instabilité des sols. Stace a donc élaboré de nouvelles façons d’ériger ses parcs afin de surmonter ces obstacles particuliers. « Nous avons conçu des structures et fondations qui s’installent à la surface des sites d’enfouissement, plutôt que dans la terre. Nous avons aussi mis au point des techniques de construction qui garantissent que les sols ne soient pas abîmés », explique Sébastien Arcand, vice-président, opérations internationales et développement de produits.

Au cœur des grands centres

L’expertise de pointe acquise par Stace avec la collaboration de l’Université de Sherbrooke a vite contribué à propulser l’entreprise parmi les fournisseurs de choix des Européens, qui ont compris les avantages stratégiques que présentent les anciens dépotoirs pour les installations solaires.

D’abord, ces sites énormes sont inutilisés en raison de leur contamination. Ensuite, les structures solaires qu’on y installe sont de faible hauteur. Elles sont donc faciles à camoufler avec des arbres ou des œuvres d’art et simples à intégrer au paysage urbain, ce qui en facilite l’acceptabilité sociale.

En outre, leur proximité avec les centres permet aux villes de combler une grande portion de leur consommation tout en désaturant le réseau énergétique élargi. Avec une capacité de 60 mégawatts, par exemple, le parc solaire construit à Bordeaux « équivaut à la capacité d’une trentaine d’éoliennes et répond à 28 % de la consommation de la ville », selon Sébastien Arcand.

Développement international, impact local

La croissance de la demande à l’étranger crée de nombreux emplois à valeur ajoutée au Québec. En France seulement, les activités de Stace ont quadruplé depuis les deux dernières années, faisant exploser les besoins en personnel ici, notamment à Trois-Rivières.

Sébastien Arcand souligne d’ailleurs que la relation de l’entreprise avec les marchés internationaux constitue l’un de ses avantages concurrentiels lors du recrutement. Selon lui, le fait d’aller sur le terrain à l’étranger séduit beaucoup les jeunes diplômés, notamment en ingénierie.

PHOTO FRANÇOIS GERVAIS, LE NOUVELLISTE

Sébastien Arcand, vice-président, opérations internationales et développement de produits, Stace

Nous avons la chance d’être reconnus comme entreprise de pointe, ce qui intéresse les jeunes. Ils veulent travailler avec la France et les États-Unis, alors ils ont le goût de participer à nos projets.

Sébastien Arcand, vice-président, opérations internationales et développement de produits, Stace

Pour Stace, le Québec a toutes les cartes pour miser sur l’énergie solaire et il est important de l’intégrer au « mix énergétique ». Par exemple, Sébastien Arcand souligne que le Québec jouit d’un ensoleillement annuel aussi élevé que celui du centre de la France. Pour les mois d’hiver, des modules solaires bifaciaux créés par Stace permettent d’absorber la lumière réfléchie par la neige. Cette technologie fait fondre les accumulations sur les panneaux, permettant de puiser simultanément la lumière au-dessus et en dessous de ceux-ci.

Sébastien Arcand souligne, par ailleurs, que toutes les installations de production d’électricité implantées jusqu’à maintenant au Québec sont de technologies américaines ou européennes. Stace, au contraire, possède et développe sa propre technologie. « Le Québec aspire depuis très longtemps à avoir sa propre technologie de génération de puissance et pour la première fois de notre histoire, une entreprise locale possède sa technologie de production d’électricité. »