« Ça commence avec un intérêt en physique et en mathématiques, puis une curiosité en levant les yeux vers le ciel et en se demandant comment ça fonctionne… » Ces mots sont ceux de Julien Lavergne Roberge, 22 ans, étudiant à Polytechnique Montréal au baccalauréat-maîtrise intégré en génie aérospatial. Objectif : une carrière scientifique dans le domaine des télécommunications. Portrait.

Le programme de Polytechnique offre une formation de quatre ans axée sur la pratique, et permet à l’étudiant de se spécialiser en aérodynamique avancée, dans le domaine de la propulsion, ou plus simplement de se concentrer sur l’aérospatiale comme telle.

Les admissions sont contingentées : lorsque Julien a été accepté en 2019, on demandait une cote R minimale de 34 au cégep. « Ce n’est pas pour tout le monde », fait-il remarquer au téléphone.

« Vers la fin du baccalauréat, après trois années et demie, je me suis découvert un intérêt pour les télécommunications par les radiofréquences. J’aimerais faire une maîtrise, poursuivre mes études au cycle supérieur. Polytechnique offre un parcours accéléré, où on a 15 crédits qui comptent à la fois au baccalauréat et à la maîtrise. »

Ce que j’aime le plus, c’est de comprendre les phénomènes complexes par lesquels on peut transporter du signal, ce qui est généralement un peu incertain ou un peu flou, et de l’utiliser à des fins scientifiques.

Julien Lavergne Roberge, étudiant en génie aérospatial

Concordia offre aussi un bac en génie aérospatial, et l’Université de Sherbrooke propose une maîtrise en la matière. Pourquoi avoir choisi Polytechnique ? « C’est en français, il y a la réputation de l’école, et c’est le seul endroit où on fait de l’aérospatiale dès l’année 1. Sinon, c’est une concentration du génie mécanique. »

Formation concrète

Les étudiants, qui sont de 50 à 60 par cohorte, ont à réaliser deux projets intégrateurs au cours de leur formation. Toujours en petites équipes, ils vont d’abord travailler sur la conception d’un drone, et ensuite sur celle d’un planeur téléguidé.

« Les cours sont donnés par des gens qui travaillent dans l’industrie, indique Julien Lavergne Roberge. Ce sont les meilleurs qui peuvent donner des cours parce qu’ils vivent les problèmes au quotidien. »

« Il y a aussi énormément de groupes techniques pour travailler sur des projets d’ingénierie qui vont participer à des compétitions internationales », ajoute-t-il. Après y avoir lui-même pris part en 2021, il souligne qu’on peut notamment construire des aéronefs téléguidés, des fusées ou des astromobiles (rovers) pour ce genre de concours.

Le cursus demande au moins un stage en entreprise, mais il est possible de s’en ajouter. Julien, en les faisant pendant l’été, en a déjà accompli trois : chez Lincora, qui fabrique des casiers, chez MDA, entreprise de technologie aérospatiale, et chez Bell Textron, qui se spécialise dans les hélicoptères.

« Il existe présentement dans le marché une grosse tendance vers le domaine spatial, et le programme est encore considéré comme aéronautique. Mais on est en discussion pour ajouter un cours d’introduction aux systèmes satellitaires. On a aussi un comité pour amener plus d’aérospatiale dans le bac », conclut-il.